Commune de Boussouma au Boulgou : l’exil forcé du jeune étudiant Gouem Issouf
L’une des principales raisons qui poussent de nombreux jeunes des villages et villes du Burkina Faso à l’émigration au péril de leur vie est la recherche de meilleures conditions de vie. Tel n’est pas le cas de Gouem Issouf, jeune étudiant de la commune rurale de Boussouma dans la région du Centre-Est. Suite à un conflit lié au partage des terres et des biens appartenant à son défunt père, le jeune étudiant Gouem Issouf a dû s’enfuir loin de la famille pour échapper à la furie de son oncle paternel.
Dans la région du Centre-Est précisément dans la commune rurale de Boussouma, nous avons eu vent d’un conflit d’héritage opposant un jeune étudiant du nom de Gouem Issouf né le 31 décembre 1994 au demi-frère de son père, Gouem Ousmane. En effet, après investigations, ce conflit est en lien avec la répartition de biens hérités de son grand père en faveur du défunt père du jeune homme, Gouem Boukaré, décédé le 15 septembre 2021. Selon une source proche de la famille, de nombreux différends existaient entre ces deux frères. Apres le décès du père du jeune Gouem Issouf, son oncle Ousmane, juste à l’issue des premières funérailles musulmanes a pris possession des documents relatifs aux multiples biens du défunt composés entre autres, de plusieurs dizaines de têtes de bovins, de grandes superficies de terres cultivables, de boutiques et de maisons. Ayant senti leur opposition, car, cela se murmurait dans la famille, l’oncle paternel a ordonné à ce que le jeune homme et sa mère soient battus et expulsés du domicile familial.
Mécontent de la situation de sa famille, Gouem Issouf décide alors de porter l’affaire devant la police du commissariat de Garango en novembre 2021. Apres avoir été entendu, les policiers déclarent à Issouf que sa plainte constitut un différend familial lié à l’héritage et à la succession donc il est préférable de cela régler en famille.

En définitive, désemparé et impuissant, le jeune homme décide alors d’affronter son oncle en proférant des menaces et son désir de vengeance. Obstiné à défendre sa famille à tout prix, le jeune homme est arrêté le 27 novembre 2021 par le groupe d’autodéfense communément appelé ‘Koglweogo’ ou initiatives locales de sécurité. Selon une source proche de la famille, l’étudiant Gouem Issouf est accusé de vol de bétails par son oncle Ousmane, par ailleurs membre influent de ce groupe d’autodéfense Koglweogo. Celui-ci aurait ordonné à ses hommes de l’arrêter. Gouem Issouf a donc été ligoté, violemment torturé et enfermé pendant quelques jours dans le camp des Koglweogo conformément à leurs pratiques sans foi ni loi. Suite à une attaque du camp des Koglweogo dans lequel était détenu le jeune étudiant Gouem Issouf par des bandits armés, celui-ci a réussi à s’enfuir par cette occasion.
Craignant pour sa vie, le jeune homme a dû quitter le village, laissant sa mère dans le désarroi. Dans cet exil forcé, ses proches craignent qu’il ne lui arrive le pire. En l’absence de testament en bonne et due forme, que faut-il attendre comme solution à un tel problème familial ? Les habitants du village se posent tous la même question inlassablement car, ils ne sont pas à leur première affaire d’héritage non résolue.
Mahamadi NONKANE
(Correspondant)