Burkina : Des multinationales épinglées pour maltraitance de travailleurs selon une organisation syndicale

Le Comité d’analyse et de recherche syndicale (CARES) a organisé dans la matinée du samedi 29 novembre 2019 une conférence de presse pour présenter aux journalistes les résultats du projet « Soutenir l’action syndicale en matière économique et sociale pour faire du travail décent une réalité en Afrique ».

« Les pays africains sont confrontés à des problèmes de développement épineux malgré les énormes potentialités de l’Afrique. La réduction de la pauvreté et des inégalités demeurent un enjeu majeur en Afrique subsaharienne dans la mesure où des milliers de personnes vivent dans une extrême pauvreté. En dépit des vicissitudes de l’histoire de nos pays, les syndicats sont et demeurent les partenaires crédibles, à cause de leurs forces de proposition et de leur capacité de mobilisation des travailleurs autour de leurs intérêts socioéconomiques mais aussi des populations en général. », c’est par ces mots que Francis Ouédraogo secrétaire général adjoint de la confédération syndicale burkinabè (CSB) représentant le superviseur national du CARES a dépeint la situation socioéconomique que traverse des pays africains.

« Cependant, continue-t-il, ces dernières années les syndicats africains sont rarement impliqués d’une manière effective dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de développement économique parce qu’il existe un climat de méfiance des acteurs politiques vis-à-vis des syndicats. Sur le plan social, les organisations syndicales sont reconnues comme acteur de la démocratie et de la gouvernance sociale » affirme Francis Ouédraogo. « Elles sont par conséquent parties prenantes des processus d’aide au développement. Les syndicats sont les mieux à même de connaitre la réalité du monde du travail et de défendre les intérêts des travailleurs » dira le secrétaire général adjoint de la CSB.

Continuant son analyse, le responsable syndical soutient qu’« en matière d’emploi , les organisations syndicales sont  des acteurs incontournables . Mais de nos jours, le mouvement syndical africain doit faire face à de nombreux défis notamment l’émiettement des organisations, l’ingérence du politique, le faible taux de syndicalisation moins de 20% notamment dans les secteurs de l’économie informelle), la désyndicalisation, la faible capacité de mobilisation, sont autant de freins à l’efficacité de leur action.

La présente conférence de presse organisée par le CARES avait pour objet de partager avec l’opinion publique les résultats de ses recherches. De ce fait trois priorités ont été identifiés au niveau régional sur lesquels tous les CARES ont mené des études. Ce sont « Etendre la protection sociale aux travailleuses et travailleurs de l’économie informelle dans les pays francophones de la CEDEAO », (Priorité1) ; « Travailler à l’amélioration de la gouvernance budgétaire dans les pays francophones de la CEDEAO et de l’UEMOA », (Priorité2) ; « Promouvoir la responsabilité sociale des entreprises et des droits des travailleurs dans les multinationales dans les pays de la CEDEAO et de l’UEMOA », (Priorité3).

En ce qui concerne la Priorité 3, l’étude a permis d’identifier et de répertorier 45 multinationales présentes au Burkina Faso. Cependant, neuf (09) seulement d’entre elles ont signé des Accords-cadres mondiaux (ACM) avec des Fédérations syndicales internationales (FSI). Il a été aussi révélé que dans certaines multinationales les travailleurs sont maltraités mais aussi que certaines d’entre elles ont recours de façon abusive à la sous-traitance.

Bessy François SENI

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