Développement du continent africain : « Il faut repenser le concept » selon des chercheurs indépendants

Le Groupe des chercheurs indépendants (GCI) a animé une conférence publique le samedi 1er octobre 2016 à Ouagadougou. Il a présenté le fruit des recherches effectuées sur les perspectives de développement de l’Afrique.

« La recherche scientifique africaine face aux enjeux  du développement endogène : nécessité d’une recherche indépendante pour relever les défis culturels, cultuels, scientifiques et techniques de l’Afrique post-esclavage et postcolonial ». C’est le thème principal choisi par le Groupe des chercheurs indépendants (GCI) pour présenter le fruit de son travail sur les perspectives de développement du continent noir. Et pour l’occasion deux communications ont été données. La première qui a été animée par Paul Victor Guetin a pour sous-thème : « Le développement, un concept à repenser ». Le conférencier dans son exposé a déclaré que les pays africains courent vers le développement alors que lesdits pays n’ont pas un bon contenu de ce développement. Il estime que les pays africains dans leurs efforts de développement, cherchent à copier les pays développés ; mais le problème selon lui est que la copie se fait très mal. Il remet en cause les grandes constructions d’infrastructures dans lesquelles se sont lancés de nombreux pays africains. Il déclare à cet effet : « si c’est pour construire de grands bâtiments, de grands ponts, des échangeurs, etc. comme on le voit dans les pays européens, la base est faussée ». Pour lui, le développement voulu par les pays africains doit prendre en compte le besoin essentiel des populations qui est de se nourrir en premier. C’est se basant donc sur cette idée qu’il déclare : « Le Burkina Faso est composé de 80% de paysans et donc le paysan assis au village n’a pas besoin d’un échangeur pour le moment ».

On a l’habitude de dire que le développement d’un pays passe par l’éducation de ses enfants. Victor Guetin en est conscient et épouse d’ailleurs cette hypothèse. Cependant il estime que l’éducation telle qu’elle est conçue dans les pays africains aujourd’hui notamment au Burkina Faso ne peut pas être source de développement. D’après le conférencier, les gens font une confusion entre éduquer et instruire. Ceci ne devrait pas être le cas, a-t-il relevé car « à l’école on n’éduque pas, on instruit » a-t-il indiqué. Le conférencier accuse la société d’avoir abandonné son devoir d’éducation au profit de l’école qui n’a pas cette fonction. C’est donc convaincu de son opinion qu’il estime que pour un réel développement des pays africains, il est impératif de repenser l’éducation.

La seconde communication animée par Pr. Jean Magloire Somé a pour sous-thème : « La nécessité d’une recherche scientifique indépendante par rapport aux défis culturels et cultuels de l’Afrique ». Dans le développement de ce thème, le conférencier  a déclaré que la recherche scientifique telle qu’elle est nommée aujourd’hui en Afrique laisse à désirer. Il estime qu’en Afrique, la recherche scientifique a tendance à imiter le modèle européen. Il déclare à cet effet que c’est de l’imitation et non de la recherche. Il pense plutôt que les chercheurs africains doivent faire les recherches en tenant compte des réalités africaines et de la culture africaine. D’après lui les Africains ont les moyens, la capacité nécessaire pour fabriquer toute machine voulue, pourvu que l’on reparte à la source. C’est une conviction car l’Afrique dispose de la science des mages égyptiens de A à Z. Il a confié que toutes les machines que l’on utilise aujourd’hui sont fabriquées à partir des secrets de ladite science qui a été retrouvée. Parlant de développement, il estime qu’il suffit d’une équipe, et des moyens nécessaires pour fabriquer les mêmes machines qui nous viennent des pays dits développés. C’est donc convaincu des propos tenus qu’il a invité les Africains à prendre conscience de leurs valeurs. Pour un développement effectif du continent noir, le conférencier a invité les autorités à associer la recherche formelle à la recherche indépendante.

Alex KABORE

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