Burkina Faso : sauver l’institution policière des querelles superflues
L’institution policière est le souffre-douleur des corps armés du Burkina Faso depuis des années. Les conditions de travail dans ce corps ont toujours été décrié par les policiers. Récemment, la police alimentait l’actualité le 31 mai dernier, date à laquelle, le syndicat Alliance Police Nationale (APN) lasse de taire les querelles de la famille au sein de la famille, décide d’exposer sur la place publique ce qui se marmonait à la décente du service entre collègues.
Même si l’origine des problèmes de ce corps sont lointaines, force est de constater que ces derniers moments, la situation est a un stade critique. Défiance de la hiérarchie policière, arrestation d’un membre du syndicat par ses collègues, menaces de la levée des gardes dans les enceintes diplomatiques et autres édifices publiques et privés bénéficiant de la protection des équipes de polices…et tout cela dans un contexte sécuritaire déjà très critique avec des attaques terroristes un peu partout à l’intérieur du pays.
Le Directeur Général de la Police Nationale (DGPN) Jean Bosco Kienou n’en dira pas le contraire puisque son nom a été cité à plusieurs reprises au cours de ces dernières semaines.
«Principal obstacle à la cohésion au sein de l’institution policière» selon ceux qu’on soupçonne d’être les instigateurs de la Troupe, les camarades de Somé Yitouro Secrétaire général de l’APN n’ont pas mâché leurs mots à l’endroit du DGPN.
Pour eux, l’homme «manque de leadership» et est «incompétent». Il lui est même reproché «d’opposer les policiers entre eux».
Ces mots ont valut au secrétaire général adjoint de l’APN Ousmane Ouédraogo d’être arrêté et gardé à vue le lundi 5 juin dernier avant d’être libéré dans la soirée.
Quelques jours plus tard, c’est un mouvement clandestin de la police nationale qui postait un message sur facebook pour annoncer la levée des postes de contrôle dans les enceintes diplomatiques et autres édifices publiques et privés bénéficiant d’une protection des équipes de la police nationale.
Au regard de l’urgence sécuritaire du pays et le besoin croissant de solidarité entre les corps armés, il est important d’éteindre cette flamme rancunière qui est en train d’émerger peu à peu au sein de la police nationale.
Le Burkina Faso qui est confronté depuis des années à l’insécurité grandissante et à un front social en ébullition et de plus en plus exigeant a plus que jamais besoin d’une police opérationnelle disponible et disposée à répondre à tout besoin de sécurité partout dans le pays.
Il faut déraciner dans de brefs délais ce problème qui remet en cause la cohésion et l’unité au sein de cette institution. La situation actuelle l’exige!
Ahmed CISSE