Modernisation de l’état civil : 160 acteurs outillés par la Communauté de Sant’Egidio
Chaque année, environ 51 millions d’enfants dans le monde soit plus de 40% ne sont pas enregistrés. En Afrique subsaharienne, le problème est encore plus crucial. Ce sont 56% des enfants qui ne sont pas inscrits dans les registres à la naissance. Au Burkina Faso, 35% des habitants n’étaient pas mentionnés à l’état civil. La Communauté Sant’Egidio à travers son programme Bravo ! a réuni plusieurs responsables du système d’état civil pour un renforcement des capacités du 3 au 7 juillet dernier à Ouagadougou.
Afin de parvenir à l’enregistrement universel des naissances, la Communauté de Sant’Egidio à travers son programme Birth Registration for All Versus Oblivion (BRAVO !) a organisé une formation à l’endroit des agents communaux, des agents de la santé et des magistrats.

Pour Colette Guiébré, chargée de programme du programme BRAVO ! , « ces acteurs seront formés sur les thèmes ayant traits à l’état civil notamment l’enregistrement à la naissance, l’enregistrement tardif, mais aussi, pour cette édition, il y a un thème qui s’ajoute à savoir l’apatridie ».
Il s’agira de faire la connexion entre état civil et apatridie, cela en collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Refugiés (UNHCR). 160 responsables du système en provenance de 8 provinces du Burkina ont pris part à ce 6ème atelier visant à la modernisation de l’état civil.
Dans le monde, environs 3 millions de personnes ont bénéficié d’un extrait d’acte de naissance. Pour revenir sur l’état civil, Palmira Gianturco, présidente de la Communauté Sant’Egidio Burkina souligne que cet atelier de formation se tient dans une période très important pour le pays.

Selon elle, le Burkina Faso a connu un grand changement qui a été fait avec responsabilité. « Aujourd’hui, le pays est en train de construire un nouveau pays et une nouvelle démocratie, un grand travail dont l’état civil est la base », conclut Palmira Gianturco.
Tirant une bonne note de satisfaction de ce séminaire de formation, Bruno Gennaro Gentile représentant de l’agence italienne pour la coopération au développement au Burkina, estime que c’est très important de mettre en contact l’état civil avec le système de la santé.

« A long terme la coopération italienne s’engagera encore davantage dans ce processus et pour soutenir le nouveau recensement de la population pour un montant de 500 000 euro qui est déjà acquis », annonce l’attaché de coopération.
Dans ses propos, le secrétaire d’Etat chargé de la décentralisation, Alfred Gouba se réjouit de cette initiative qui rejoint l’effort que le Burkina Faso mène depuis 2009 pour améliorer et moderniser le système.

L’initiative a permis l’établissement au total de 3 500 000 nouveaux actes de naissance au Burkina Faso. 62 % des nouveaux inscrits résulte être des mineurs. « L’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale de modernisation du service est un des fruits de ce travail. Et nous sommes là aujourd’hui pour remercier tous ceux qui ont collaboré à cet exploit : les Ministères de tutelle du service bien sûr, mais aussi la Communauté de Sant’Egidio qui a accompagné tous les choix stratégiques de l’initiative », conclut le secrétaire d’Etat Alfed Gouba.
En rappel, l’enregistrement des naissances constitue une reconnaissance officielle de l’existence légale d’un enfant. Il est considéré comme un droit humain fondamental aux termes de l’art. 7 de la Convention de l’ONU sur les droits de l’enfant.
Dieudonné LANKOANDE