Procès du putsch manqué : « Je n’ai tué ni blessé personne », sergent Ollo Stanislas Silvère Pooda
Dans le cadre du procès du putsch manqué du 16 septembre 2015, le sergent Ollo Stanislas Silvère Pooda a été appelé à la barre pour répondre des faits de complicité d’attentat dans le but de renverser le gouvernement légal, de meurtre, de coups et blessures et de destruction volontaire de biens le lundi 2 juillet 2018. Il n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés.
Le second accusé sur les 84 poursuivis dans le cadre du procès du putsch manqué du 16 septembre 2015, a été appelé à la barre le lundi 2 juillet 2018. Il s’agit du sergent Ollo Stanislas Silvère Pooda. Il est accusé de complicité d’attentat dans le but de renverser le gouvernement légal, de meurtre, de coups et blessures et de destruction volontaire de biens. A la suite de la lecture des quatre chefs d’accusation, le prévenu déjà condamné à 17 ans de prison ferme pour son rôle dans l’attaque de la poudrière de Yimdi a déclaré non coupable. Il a confié n’avoir tué ni blessé qui que ce soit.
Pour sa défense, il a confié ne pas avoir été à la présidence lors de l’enlèvement des membres du gouvernement de la Transition ; car étant de garde ce jour au camp Naaba Koom 2. Il explique que pour un problème de marché, son père résidant à Gaoua, a été interpelé et déféré. Pour avoir sollicité l’aide du Colonel Kéré, il a rappelé ce dernier le 16 septembre pour avoir une suite pour l’aide demandée. C’est après s’être entretenu avec son supérieur, qu’un de ses collègues l’a appelé, lui demandant de se rendre à la présidence.
Le prévenu a donc nié avoir participé à l’interpellation du président de la Transition, de son Premier ministre et de certains ministres. Il a fait de même pour ce qui est de la réunion préparatoire. Dans ses explications, il raconte que c’est à son arrivée à la présidence, que l’ordre lui a été donné de monter dans le véhicule conduit par le premier accusé interrogé, le sergent-chef, Mohamed Zerbo ; pour une mission d’observation à la radio Savane FM ; un ordre qu’il a exécuté sans poser de question.
Le procureur ne partage pas ses explications. Pour le prendre à contre coup, il a cité quelques passages de la déclaration faite, signée par lui et consignée dans la pièce i219 du procès-verbal. Dans sa citation, il est revenu sur l’histoire du père du sergent, il a également fait cas d’un passage dans lequel, l’accusé reconnait avoir pris part à l’enlèvement des autorités de la Transition, de même qu’à la réunion préparatoire du coup d’Etat. Sans grande surprise, le prévenu radié de l’armée après sa condamnation dans le procès de Yimdi, a déclaré ne pas se reconnaitre dans ces déclarations. Pour sa défense, il accuse le juge d’instruction, le commandant Yaméogo de l’avoir menacé à plusieurs reprises au cours de l’audition.
Il a également soutenu que c’est le même commandant qui lui a cité les noms de certains de ses frères d’arme, qui l’ont accusé d’avoir pris part non seulement à la réunion préparatoire, mais également à l’interpellation des autorités ; et qu’il a souhaité une confrontation en vain. Ses affirmations ont visiblement étonné le procureur militaire qui s’est posé la question de savoir si le juge d’instruction a inventé tout ce qui est consigné dans le procès-verbal, même les problèmes de son père avec la justice ? Pour répondre au procureur, le prévenu a déclaré : « peut-être que je n’ai pas su avant de signer ».
En résumé, l’accusé n’a reconnu aucune déclaration consignée dans le procès-verbal qu’il a signé. Il a soutenu devant le Tribunal qu’il avait pour mission, l’observation, l’escorte et le maintien d’ordre. L’observation c’était à la radio Savane FM, où il a indiqué qu’aucun passager du véhicule n’est descendu. Il a soutenu qu’ils n’ont pas duré devant la radio, car tout était normal a-t-il soutenu. D’après lui, c’est de retour en passant devant BF1, qu’ils se sont retrouvés face à une barricade, où il a reçu l’ordre de descendre dégager la voie ; ordre qu’il a indiqué avoir exécuté. Il va réfuter l’accusation du parquet selon laquelle, il a utilisé la force à la radio comme à BF1.
Le procureur va lui rappeler qu’il y a des images sur lesquelles il apparait en action en ces deux endroits, et qui seront visionnées après. « Cela me ferait plaisir » a-t-il soutenu dans les deux cas. Pour ce qui est de sa mission à Zorgho et au studio Abazon, il va confier qu’il s’agit d’une mission d’escorte pour la première et c’est par le hasard que l’équipe dont il fait partie s’est retrouvée au studio de Smockey.
Il faut rappeler qu’à la fin de l’audience, le Tribunal s’est penché sur des requêtes de demande de mise en liberté provisoire déposées par trois accusés. Après avoir débattu, le président du Tribunal a annoncé qu’une suite sera donnée aux différentes requêtes le mercredi 4 juillet 2018.L’audience continue ce matin avec certainement avec l’adjudant Jean Florent Nion qui passera à la barre.
Thierry AGBODJAN