Programme « La France s’engage au Sud » : Deux Burkinabè récompensés à hauteur de 28 millions de francs CFA chacun
L’ambassadeur de France au Burkina Faso, Xavier Lapeyre de Cabanes a procédé à une signature de convention avec deux Burkinabè du nom de Claude Arsène Sawadogo et Kahitouo Hien le mardi 22 novembre 2016 à Ouagadougou. Les deux ont été lauréats du programme « La France s’engage au Sud ».
Ils sont 10 lauréats dont les recherches ont été approuvées par le programme « La France s’engage au Sud ». Sur ces 10 figurent deux Burkinabè du nom de Claude Arsène Sawadogo et Kahitouo Hien. Les deux lauréats, respectivement avec leur projet Bio Protect-B et FasoPro ont signé chacun une convention dont la valeur est estimée à 28 millions de francs CFA soit 42 000 euros avec l’ambassade France au Burkina Faso ce mardi 22 novembre 2016. L’ambassadeur de France au Burkina Faso, Xavier Lapeyre de Cabanes qui a présidé la cérémonie de signature de ladite convention, estime qu’à travers le programme « La France s’engage au Sud », qui a récompensé les recherches des deux lauréats, la France veut aider des entreprises innovantes créées par des jeunes des pays du Sud. En ce qui concerne sa représentation au Burkina Faso, l’objectif est de faire connaitre les entreprises de ces jeunes afin de les aider à se développer, a-t-il ajouté.
C’est bien sûr avec grande satisfaction que les deux chercheurs burkinabè ont accueilli la signature de convention. Pour Kahitouo Hien de FasoPro, ce programme initié par la France et dont il est bénéficiaire est un message fort qui invite la jeunesse du Sud à croire en ses rêves et à persévérer car le meilleur reste à venir. D’après lui, cette signature de convention le rassure sur son choix de carrière. Il estime que cela lui a permis de croire qu’il ne s’est pas trompé et qu’il peut encore aller plus loin. Il rappelle ce qui est exactement FasoPro. En effet, selon ses explications, Kahitouo Hien confie que le fruit de sa recherche consiste à professionnaliser et à industrialiser la production de chenilles de Karité pour la rendre disponible tout au long de l’année, à un prix stable et dans de meilleures conditions. Il permet en outre la création d’emplois durables et bien rémunérés pour les populations locales, a-t-il souligné.
Les perspectives pour l’avenir
Comme perspective, le propriétaire de FasoPro pense élargir le réseau de collecte de la chenille afin de permettre aux consommateurs d’en bénéficier de façon permanente et abondante. Il estime également que grâce à la reconnaissance de son travail, nombreux sont ceux qui vont en bénéficier à travers des activités génératrices de revenus. S’il y a deux ans de cela, 400 femmes profitent de ces recherches, le chercheur espère que grâce à ladite signature 1000 femmes pourront en bénéficier également. Confiant en sa capacité à relever les défis qui se présenteront à lui, il promet que très bientôt, l’on pourra déguster des biscuits protéinés fabriqués à base de chenilles et qui seront « made in Burkina ».
Claude Arsène Sawadogo de Bio Protect-B vise aussi grand. En effet, afin de développer le fruit de ses recherches, celui qui a débuté ses recherches dans un garage avec un petit frigo transformé en étuve compte investir une partie des 28 millions de francs CFA dont il est bénéficiaire dans l’équipement de matériel afin d’avoir un vrai laboratoire. Ceci selon lui, permettra de rehausser la qualité des produits proposés aux demandeurs. Il pense également miser sur la communication afin de donner plus de visibilité au Bio Protect-B, pour permettre aux Burkinabè tout comme aux populations des autres pays de savoir qu’il est possible de produire en utilisant zéro pesticide, et qu’il est possible de produire avec des engrais naturels, des engrais locaux et avoir de très bons rendements. Il est revenu sur la signification de Bio Protec-B qui veut dire simplement protection biologique des cultures selon ses dires. D’après lui, le projet vise à développer l’agriculture au Burkina Faso Par une approche marchée. Il s’agit de rendre les produits sains sans risque de pesticide chimique, accessible à tous les Burkinabè a-t-il souligné. Il estime qu’il vise également à récupérer les terres dégradées afin d’améliorer substantiellement les revenus des producteurs.
« La France s’engage au Sud », qu’est-ce que c’est ?
A la fin de la signature de la convention, le diplomate français a rappelé que « La France s’engage au Sud » est une initiative qui a été lancée pour la 1re fois en 2015 et qui vise à récompenser 10 projets innovants en matière sociale et économique. Il souligne que pour cette édition, 800 dossiers ont été reçus venant des quatre coins du globe. Sur ces 800, dix ont été retenus pour leur caractère innovant, social et économique. C’est donc parmi ces 10, que Claude Arsène Sawadogo avec son projet Bio Protect-B et Kahitouo Hien avec le sien FasoPro, ont vu leur projet retenu a-t-il indiqué. Pour Xavier Lapeyre de Cabanes, cette distinction des deux Burkinabè démontre du dynamisme de la jeunesse burkinabè et de la qualité de formation dont elle bénéficie.
Par Alex SAWADOGO