Tolérance zéro aux mutilations génitales féminines 2016-2020 : Plus de trois (3) milliards pour relayer le plan d’action opérationnel

La 14e journée internationale tolérance zéro aux mutilations génitales féminines s’est déroulée le lundi 6 février 2017 à Ouagadougou. A cette cérémonie, le Secrétariat permanant du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE) a présenté le plan stratégique national de promotion de l’élimination des mutilations génitales féminines 2016-2020 et son plan d’actions opérationnel triennal 2016-2018.

« Les mutilations génitales féminines (MGF) sont toujours une réalité au Burkina Faso malgré les efforts consentis » a déclaré en prélude, la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Lamille, Laure Zongo . Pour y faire face, le Secrétariat permanant du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE) avec l’accompagnement des partenaires techniques et financiers a élaboré un plan stratégique national de promotion de l’élimination des mutilations génitales féminines 2016-2020, a t- elle déclaré. Selon Laure Zongo, le plan d’actions stratégique comporte trois parties, cinq axes stratégiques et est accompagné d’un plan opérationnel triennal.
La première partie du plan concerne l’analyse diagnostique de la situation des MGF au Burkina Faso. Selon la ministre, cette partie fera d’abord sortir l’état des lieux de la problématique de l’excision et décrira les cadres institutionnel, législatif et organisationnel mis en place aussi bien, sur le plan international, régional que national sur laquelle s’appuient l’Etat et ses partenaires. Ensuite, elle a indiqué que cette partie abordera les acteurs de cette promotion et faisant le bilan de la mise en œuvre des stratégies antérieures développées pour venir à bout du phénomène. Enfin, la ministre a souligné que cette première partie du plan stratégique abordera les forces et les faiblesses de ces stratégies ainsi que les opportunités et les menaces des actions déjà entreprises.
La deuxième partie du plan stratégique selon la ministre traite des éléments PNS/MGF, et abordera également ses fondements, sa vision, ses principes directeurs et ses objectifs avant de décliner les axes stratégiques.
La troisième partie est la question du financement du plan. Elle traitera d’une part de la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre des actions et d’autre part, la gestion de ces ressources. Par ailleurs, le plan stratégique comporte cinq axes avec pour chacun des actons prioritaires.

Cinq axes stratégiques pour lutter contre le phénomène

Le premier axe est le renforcement des mesures de la prévention répondant aux besoins des populations exposées aux MGF. Selon Laure Zongo, cet axe renferme les actions de développement d’un programme intégré des concessions de proximité et de masse ciblant les coutumiers et les religieux.
Le second axe concerne le renforcement de l’accès à la prise en charge médicale et psychosociale des séquelles des victimes. A cet effet, la ministre a souligné que cet axe vise la dotation des formations sanitaires en moyens pour la prise charge des séquelles des MGF (kits de réparation, coût de la prestation).
Le troisième axe est la protection des droits des femmes et des filles et soutien juridique dans le contexte des mutilations génitales féminines. La ministre a fait savoir que cet axe regroupe les actions de promotion des instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux MGF.
Le quatrième axe est le renforcement du dispositif de gestion et de coordination du plan stratégique nationaux d’élimination des MGF. A ce niveau, Laure Zongo a indiqué qu’il s’agit de la mobilisation des ressources financières pour contribuer à l’opérationnalisation du PNSD/MGF.
Enfin, le cinquième axe est le renforcement du dispositif de suivi/évaluation qui selon la ministre se focalise sur l’évaluation et la recherche opérationnelle.
Adopté en Conseil des ministres le 5 janvier 2017, faut-il le rappeler, la vision du PSN/MGF est qu’à l’horizon 2020 que le Burkina Faso dispose d’un environnement protecteur des droits des filles et des femmes qui leur assure une bonne santé et le maintien de leur intégrité physique et le respect de tous leurs droits. Il ambitionne également de réduire, à terme, de 20% la prévalence des MGF au Burkina Faso.

Le coût du plan Stratégique

Dans le cadre de son opérationnalisation, le PNS/MGF est doté d’un premier plan d’actions opérationnel triennal glissant qui couvre la période 2016-2018. A cet effet, la ministre a indiqué que le coût total dudit plan d’action opérationnel 2016-2018 est estimé à 3 245 073 000 de francs CFA. Elle a aussi souligné que le financement sera assuré par le budget de l’Etat avec une forte participation des partenaires techniques et financiers. Au titre de l’année 2016 la mobilisation des ressources financières toutes subventions comprises s’élève à 1 076 820 290 de francs CFA, a-t-elle ajouté.
La marraine de la cérémonie, Mariam Lamizana, a salué l’initiative du ministère de la Femme car selon elle l’excision peut être définitivement arrêtée au Burkina en travaillant davantage. De nombreux partenaires ont été associés à cette cérémonie. Ce sont, entre autres, l’ambassadeur de la Côte D’ivoire au Burkina Faso, celle de la Belgique, des représentants des organisations des Nations unies et des Organisations de la société civile.

Par Kabson KABORE

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