Auguste Denise Barry déféré à la MACA : Haro les hallucinations, laissons la justice faire son travail

Depuis le 29 décembre 2017, le Colonel Auguste Denise Barry, Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation sous la Transition, « bras droit » de Yacouba Isaac ZIDA, Premier ministre à l’époque, a été interpelé par la Gendarmerie nationale pour une affaire de « déstabilisation du régime de Roch Kaboré ». Il a été déféré à la Maison d’Arrêt et de Correction des Armées (MACA) le 3 janvier 2018.

Depuis son interpellation jusqu’à ce qu’il soit déféré à la MACA, certaines personnes se hâtent à se faire des idées sur cette affaire, à condamner les « deux poids deux mesures », à halluciner et à faire des insinuations. Mais laissons libre cours à la justice de faire son travail et attendons la suite de l’instruction pour être bien situé.

En effet, le colonel Auguste Denise Barry, après avoir été « immolé » sous la Transition, avait disparu de la scène politico-militaire avant de faire son apparition avec la création du Centre d’Etudes Stratégiques en Défense et Sécurité (CESDS). L’on se souvient encore dans quelle condition s’est déroulée la cérémonie d’ouverture de cette structure, le 20 septembre 2016. En effet cette cérémonie avait été boudée par le politique et la hiérarchie militaire à l’époque. Sans devancer l’iguane dans l’eau, l’on se demande si les déboires de Barry aujourd’hui ne riment pas avec cette affaire de la mise en place du CESDS quand on sait que le « bras droit de Zida » s’apprêtait, selon certaines sources, à publier un rapport sur les questions sécuritaires, le terrorisme au Burkina Faso. Dans ce rapport, semble-t-il, une cinquantaine d’experts analysaient le phénomène de terrorisme sous l’angle sociologique, anthropologique et historique. Il faut le dire tout net. En moins de deux ans, les attaques terroristes ont fait une centaine de victimes.

Le rapport du CESDS fait montre du « sous-équipement » et du « manque chronique d’effectifs des forces armées ». Ces failles auraient pris corps sous le Régime de l’ex-président Blaise Compaoré et sévissent toujours sous le régime actuel dirigé par Roch Kaboré en passant par l’éphémère Transition de M’Ba Michel.

Cette arrestation peut être aussi liée à la divulgation de secret militaire quand on sait que la Grande Muette communique moins et se réserve le plus souvent de faire cas des difficultés qu’elle traverse sur le terrain du combat. Mais tout compte fait il est trop tôt de se faire des idées sur cette arrestation. Les Burkinabè doivent savoir raison garder et laisser la justice « libre et indépendante » faire son travail.

Alida Dorcas TOURE

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