Pascal Zaïda, coordonnateur du CED : « La justice a donné son OK pour l’évacuation de Bassolé mais le MPP a refusé »

Quatre sujets ont constitué le face- à- face Cadre d’expression démocratique (CED) et hommes de médias. Il s’est agi pour le coordonnateur Pascal Zaïda, principal animateur de la conférence, d’aborder les questions liées aux élections de 2020 face aux conditions sécuritaires, la main tendue de Blaise Compaoré, la santé du général Bassolé et la déclassification de la forêt de Kua. C’était le mercredi 29 mai 2019, à Ouagadougou.

C’est un secret de polichinelle, le pays des hommes intègres a très mal à sa sécurité actuellement et ce, depuis maintenant plus de trois ans. Cette situation n’est pas conséquences puisqu’elle a occasionné des déplacés internes et l’absence de l’administration dans certaines zones en proie aux attaques terroristes… Pour le Cadre d’expression démocratique (CED), malgré les intimidations, les embastillements, il a toujours souligné l’incapacité du régime Kaboré à réunifier et diriger convenablement le pays. « C’est pour cette raison qu’en début de cette année nous avons appelé à la démission pure et simple du président parce qu’il n’a pas su traduire en actes ses promesses de campagne et les paroles sacrées dites à son investiture », fait savoir son coordonnateur. A la question du terrorisme s’ajoute celle des conflits intercommunautaires. Et Pascal Zaïda d’indiquer que Roch Kaboré a hérité d’un pays où plus de 6O ethnies coexistaient pacifiquement. Si aujourd’hui des conflits effritent le tissu social, nous devons nous poser les bonnes questions avant qu’il ne soit trop tard. Ainsi comme en début d’année le leader du CED appelle le président Kaboré à lâcher prise, avouer son incompétence et son incapacité à gouverner. Egalement, à reconnaitre qu’il n’a pas été à la hauteur de sa mission sur plusieurs points parmi lesquels : le problème des groupe d’auto-défense (Koglwéogo) ; le refus de l’idée de la réconciliation nationale, gage d’une construction nationale pérenne ; le conflit avec les travailleurs du public et du privé ; la perte de vue de l’unité de l’armée et de l’expertise des devanciers ;
En péchant diplomatiquement. « Le plus grand pêché de ce pouvoir en matière diplomatique est le choix de se débarrasser de Taïwan de nos liens diplomatiques pour se rapprocher de la Chine », foi de Zaïda. Si on veut le croire, le principal nœud gordien serait le bradage programmé de notre patrimoine et de notre souveraineté. La forêt de Kua est une parfaite illustration. Tout en marquant son opposition, le principal animateur de ce point de presse se dit convaincu que l’aventure de la déclassification de la forêt de Kua pour la construction d’un hôpital, soit disant un don des Chinois cache des non-dits qu’il faille dénoncer. C’est pourquoi, de ses dires, Kua n’est pas à louer ni à vendre aux Chinois. Et aussi, on ne détruira pas des vies pour en soigner, s’offusque t- il. Toutefois, ne voulant pas que la situation actuelle de notre pays ne sert d’alibi aux tenants du pouvoir pour repousser les élections de 2020, le Cadre d’expression démocratique tire déjà sur la sonnette d’alarme et se veut être on ne peut plus clair : « Les élections doivent se tenir coûte que coûte, vaille que vaille à bonne date parce qu’elles sont une unique occasion pour notre peuple de choisir des leaders conséquents pour nous sortir de la misère sécuritaire et de la boue sociale dans laquelle nous sommes enfouis depuis quatre années ». Le peuple doit prendre ses responsabilités si une décision de report est prise, car de l’avis de de Zaïda et ses camarades, l’on ne peut pas permettre que ceux qui sont responsables de nos souffrances et de la mort des milliers de Burkinabè continuent de nous plonger. Pour ce qui est de la réconciliation nationale, l’Organisation de la société civile se dit persuadée que le retour des exilés et surtout celui de Blaise Compaoré est la condition planchée pour une reconstruction nationale réussie. Et de souligner que la lettre de ce dernier adressée à Roch Kaboré en dit long sur sa volonté de servir honnêtement son pays. Ainsi donc, s’il advenait que le chef de l’Etat refuse cette main tendue, il s’agira ni plus ni moins d’un acte inexplicable qui indiquerai clairement qu’il ne souhaite pas que la paix, la stabilité et le développement reviennent au pays. L’état de santé du général Djibrill Bassolé a été le dernier point de cette rencontre. Tout en confiant que l’ancien chef de la diplomatie souffre d’un cancer, le coordonnateur national du CED pense qu’il pourrait succomber si des soins appropriés et spécialisés ne lui sont pas administrés rapidement. Et si d’aventure le pire advenait, l’avenir retiendra que le président Kaboré, le MPP et leurs alliés ont embastillé et œuvré injustement à la déliquescence physique et à la mort d’un leader politique.

Thierry AGBODJAN

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