Projet de loi portant modification du code pénal : des acteurs des médias invitent le gouvernement à reconsidérer son projet
En conférence de presse ce jeudi 20 juin 2019 à Ouagadougou, des organisations professionnelles des médias ont demandé le retrait du projet de loi portant modification du code pénal qui sera soumis en examen à l’Assemblée Nationale le vendredi 21 juin prochain. Pour les hommes de médias, ce projet n’est pas loin «des réglementations de la communication pendant la seconde guerre mondiale ».
Un projet de modification du code pénal est en cours au Burkina Faso. En vue de doter son système judiciaire d’éléments de droit en matière pénale face à la montée du terrorisme, l’État burkinabè a entrepris une révision de son code pénal.
L’objectif visé selon les initiateurs de ce projet est d’encadrer les communications afin que les informations qui sont diffusées ne soient pas de nature à exposer ou à mettre en danger l’activité anti-terroriste engagée par les forces de défenses et de sécurité.

Les organisations professionnelles des médias reprochent à ce projet de loi d’être un danger pour la liberté de la presse au regard de certaines de ses dispositions et de la sévérité des peines d’emprisonnements et des amendes.
Guezouma Sanogo et ses collègues en veulent pour preuve l’article 312-15 du projet qui stipule qu’il :«Est puni d’une peine d’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende d’un million à dix millions de franc CFA, quiconque publie ou relaie en direct et dans un temps voisin, par un moyen de communication, quel qu’en soit le support, des informations, images ou sons de nature à compromettre le déroulement d’une opération ou d’une intervention des forces de défense et de sécurité en cas de commission d’actes de terrorisme ».
Pour les hommes de médias, il est claire qu’ils sont visés directement par cet article. « la presse burkinabè ne saura se rendre coupable ou complice de cette chape de plomb et de cette dénégation du droit» a déclaré Guezouma Sanogo.
Les conférenciers du jour estiment que le gouvernement a mieux à faire sur le terrain contre le terrorisme que de modifier le code pénal pour restreindre les libertés et le droit à l’information.
«Les organisations demandent au gouvernement burkinabè de reconsidérer son projet de révision et à consentir les efforts sur le terrain contre le terrorisme »poursuivra Guezouma Sanogo qui demandent à tous les acteurs de se lever pour faire barrage à cette modification digne «des réglementations de la communication pendant la seconde guerre mondiale ».
Ahmed CISSE