Droit d’accès à la justice : le CGD sensibilise sur les mécanismes

Promotion des droits humains au Burkina Faso, le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) a initié une série d’activités le samedi 11 novembre dernier dans la province de l’Oubritenga à Ziniaré. Une émission radiophonique et une conférence publique sur le thème : droit d’accès a la justice, état des lieux et mécanismes pour rapprocher la justice du justiciable ont été organisé dans le cadre d’une campagne de sensibilisation.

L’accès à la justice est reconnu comme étant un droit fondamental et signifie que toute personne, quels que soient sa nationalité, son âge, son sexe, sa culture, sa religion, son niveau ou son lieu de vie, a le droit de s’adresser à la justice lorsqu’elle se sent lésée afin de défendre ses intérêts.

C’est le message lancé par les responsables du CGD sur les ondes d’une radio de la localité afin d’éclairer la lanterne des citoyens de Ziniaré. Pour rapprocher la justice du justiciable, il faut entre autres Renforcer le maillage juridictionnel du territoire, c’est-à-dire construire et rendre fonctionnel au moins un TGI dans chaque province, Mettre en œuvre le droit d’accès des populations à l’information et encourager les organisations de la société qui, à l’instar du Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD), œuvre pour l’implantation de la culture juridique dans le pays. C’est ce qui ressort de cette émission radiophonique.

Le débat sur les ondes s’est poursuivi à travers une conférence publique à laquelle les forces vives de la région ont pris part.

Pour le conférencier Alban Somé, juge d’instruction au tribunal de grande instance de Ziniaré, l’amélioration de l’accès à la justice revêt une importance essentielle.

« Le citoyen burkinabè est en droit d’attendre du service public de la justice non seulement un accueil de qualité lui permettant de disposer de l’information qui lui est nécessaire, mais aussi des informations sur les exigences des corps de métiers de l’institution judiciaire », a-t-il ajouté.

On peut retenir que le droit d’accès à la justice est en partie effectif au Burkina Faso, mais il reste que l’institution judiciaire et les pouvoirs publics doivent relever plusieurs défis afin de vaincre ce manque de confiance des citoyens à l’encontre de leur justice. Pour le juge d’instruction Somé, le plus important de ces défis est la communication judiciaire autour de l’institution judiciaire elle-même d’une part et des procédures qui y ont cours d’autre part.

La constitution de 1991 consacre une séparation des pouvoirs en trois à savoir l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Ce  troisième pouvoir est celui dont il faut aussi expliquer l’organisation et le fonctionnement concret aux citoyens et surtout démontrer comment peut-on développer les mécanismes pour avoir accès à un juge.

Suite à des études réalisées dans ce domaine, nombreux sont les citoyens qui veulent ester en justice mais ne maitrisent pas les rouages de la justice, « parfois ils n’y vont pas en se disant que la justice est une affaire de riche et préfère donc confier leur affaire aux Koglweogo », a déclaré Anselme Somda, chargé de programme du CGD.

L’idée donc de cette sortie sur le terrain est de lever les barrières psychologiques et faire comprendre aux autres que la justice n’est pas une question de riche, elle est rendue au nom du peuple et est gratuite sous réserve du payement de quelques taxes.

Cette conférence publique a connu la présence effective d’une centaine de participants dont des acteurs de la société civile, de l’administration publique, des autorités coutumières et religieuses. Les participants ont émis le vœu de voir poursuivre ces activités qui contribue à une amélioration la qualité de la confiance la justice et les justiciables.

Dieudonné LANKOANDE

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