RN 22 Ouaga-Kongoussi : le calvaire des usagers

La route nationale numéro 22 est un calvaire pour les usagers. On se souviendra du lancement des travaux de bitumage de ce tronçon reliant la capitale Ouagadougou à la province du Bam lancée en 2005 par l’ancien président Blaise Compaoré. Les travaux ont pris fin courant 2008 et déjà 10 ans après, le bitume s’est lessivé complètement sur une distance de plus d’une trentaine de kilomètres. Voyons ce qu’il en reste des 17 250 000 000F CFA d’investissements autorisée par l’Assemblée nationale à l’unanimité en session plénière le 22 mars 2005.

Le tronçon Malou-Kongoussi s’est complètement dégradé depuis 2010 et l’état de la route ne fait que s’empirer au fil du temps. À certains endroits, on s’étonnerait d’un probable bitumage car les eaux de ruissellement ont tout emporté laissant pousser la latérite à l’intérieur de laquelle se sont creusés des nids de poule à la taille des tranchées de la seconde guerre mondiale. Les innombrables rafistolages effectués de façon permanente n’ont pas réussi à freiner la dégradation du bitume.

Le pont permettant la traversée du fleuve Nankambé est impraticable obligeant ainsi les usagers à emprunter l’ancien pont avec tous les risques d’accidents que cela comporte car, le pont est vieux et ne respecte guère les normes de sécurité. Les véhicules sont obligés de circuler à vélocité « tortuèsque » dû aux innombrables failles qui se jouxtent les unes des autres tout au long du trajet Malou-Kongoussi. La société minière Bissa-Gold SA situé à une vingtaine de kilomètres de Kongoussi dans le département de Sabcé responsable en parti de la dégradation du bitume ?

Il faut signaler que l’exploitation minière située à proximité du tronçon et usant celui-ci pour les transports de ses produits contribue pour beaucoup à abîmer la route. Sur le tronçon en question, il y a trois sorties d’engins lourds de la société minière. Ces engins se déplacent chaque jour sans relâche et leur masse ne respecte pas les exigences techniques d’une telle route. Ce qui nous convainc de leur responsabilité, c’est le parfait état du tronçon Malou-Ouagadougou épargné par les vas et viens des engins de Bissa Gold SA. Il faut aussi reconnaître que la nationale numéro 22 est très pratiquée par les camions remorques des marchands de bétail qui font le marché de Guelgodji chaque semaine dans la province du Soum situé à une centaine de kilomètre de la province du Bam.

Cette forte utilisation a contribué également à déposséder la route de son macadam mal famé d’ailleurs comparativement à l’asphalte des six mètres moins pratiqués de certains quartiers de gens grassement repus de la capitale ou ceux conduisant aux domiciles de certains politiques. Le macadamisage pourrait-il aussi être comme une traînée de poudre exécuté à l’emporte-pièce comme il est de cette façon légendaire dans les projets de ce pays depuis des lustres. Cette fâcheuse habitude qui consiste à faire une chose un jour pour la recommencer le lendemain. C’est dire que la route nationale numéro 22 a été exécutée dans une qualité médiocre de travail et de matériaux comme à l’accoutumée dans le pays des hommes intègres. À défaut de trouver les coupables de cette supercherie, il est impératif de se pencher sur la question avant que cette route ne cause mort d’homme.

Nourdine CONSEIBO

nconseibo@gmail.com

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