Sommet extraordinaire CEDEAO sur le terrorisme : TD et TP sécuritaires pour 15 dirigeants à Ouagadougou

Que faire lorsque les casernements militaires de Nassoumbou, de Baraboulé ou de Koutougou sont attaqués par des terroristes ? Quelles stratégie adoptée face à cette guerre non classique ?

 

Voici des exemples de cas de travaux pratiques (TP) que l’hôte du grand raout de ce week-end, Roch Kaboré pourrait soumettre à ses homologues, car 48 avant ce rendez-vous, les terroristes frappaient simultanément des détachements de Nassoumbou et Baraboulé faisant 2 militaires tués et 5 blessés, moins d’un mois après l’équipée sanglante contre le casernement de Koutougou, avec ses 24 tués.

Voulu par Roch Kaboré et entériné par ses pairs lors du 55e sommet de la CEDEAO tenu à Abuja au Nigeria, fin juin 2019, la rencontre de demain 14 septembre des dirigeants de l’organisation continentale, consacrée à la lutte contre le terrorisme qui rassemble les dirigeants de la CEDEAO, élargi au G5-Sahel, se veut un aparté pour une lutte armée ou non commune à la sous-région contre ce monstre aux tentacules innombrables.

C’est une concrétisation des propositions du sommet du G7 de Biarritz (du 24 au 26 août 2019) lors duquel, Angela Merkel et Emmanuel Macron, ont émis l’idée d’un spectre plus large du G5-Sahel, englobant les pays côtiers tels la Côte d’Ivoire, le Togo, le Ghana, …

Mieux coordonner les actions sécuritaires, et mutualiser les renseignements, parent pauvre de cette lutte anti-terroriste, voilà le principal menu de cette réunion politique de la capitale burkinabè. En embrassant les pays côtiers, même le Cameroun sera présent à Ouaga, les pays de la CEDEAO veulent un tir groupé sur le terrorisme, ce qui est à louer, car plus les Africains s’unissent, plus ils pourront y faire face.

Mais attention tout de même, la nouvelle formule du G5-Sahel comporte quelques insuffisances, voire des risques que les dirigeants devront circonscrire à l’avance.

D’abord déjà, le G5-Sahel, s’avère une jambe avec un cautère, qui se décline en manque de financements, malgré les promesses et un grand retard à l’allumage.

Ensuite, inclure les pays côtiers suppose plus de moyens et de logistiques. Où les trouver, vu que ce sont les mêmes bailleurs de fonds qui promettent, mais libèrent lentement ou pas du tout ?

Et encore, les menaces terroristes n’ont pas la même ampleur, selon qu’on est en Côte d’ivoire (depuis l’attentat de Grand-Bassam en mars 2016) Alassane Ouattara semble avoir pris des mesures idoines, au Ghana ou au Togo ou dans le Sahel central tels le Mali ou le Burkina.

Enfin, certains subodorent carrément un abandon les pays ‘’terrorisés’’ pour un accent plus aigu sur les pays côtiers, et des digues tels le Burkina Faso ou le Mali pourraient céder et réveiller en même temps les supposées cellules dormantes des pays côtiers épargnés (le Sénégal par exemple).

C’est aussi donc un jamborée de la CEDEAO avec des travaux dirigés (TD) que pourraient co-diriger Roch Kaboré, IBK et Mahamadou Issoufou avec comme sujets :

Que faire en Libye dont la conséquence directe est cette insécurité permanente au Sahel ?

Comment les sécurocrates des 15 pays pourront-ils coordonner leurs actions ?

Où trouver le nerf de la guerre qui manque le plus ?

Des TD et des TP qu’on espère féconds concrets et didactiques en ces heures sombres pour le Sahel ou par exemple au Burkina Faso, on dénombre 570 victimes de cette barbarie ?

Sam Chris (Aujourd’hui au Faso)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.