Université Ouaga I, Pr. Joseph Ki Zerbo : L’ANEB et certains étudiants s’affrontent
Ce mercredi 6 décembre 2017, l’on a assisté à un affrontement entre des étudiants de l’Université Ouaga I, Pr. Joseph Ki Zerbo. Le refus de certains étudiants de respecter le mot d’ordre de grève e 72 heures lancé par l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB/Ouaga) pour soutenir son militant Yénilo Bahan qui a été sanctionné par le conseil de discipline de l’Université en est la cause.
Quelle mouche a piqué les étudiants de l’Université Ouaga I, Pr. Joseph Ki Zerbo en cette belle matinée de 6 décembre 2017 pour qu’ils puissent tomber aussi bas ? Cette question mérite d’être posée au regard de la violence qui a prévalu sur le campus. Cette violence est le fruit d’un affrontement entre les militants de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB/Ouaga) dont le bureau a lancé un mot d’ordre de grève de 72 heures et des étudiants qui se sont opposés. Selon les informations recueillies, des militants de l’ANEB, armés de bois, ont fait irruption dans des amphis théâtre et ont empêché les étudiants de suivre les cours. A en croire les témoins, ils ont commencé par frapper ceux qui ont cherché à s’opposer au mot d’ordre de grève. Une information que va corroborer Gaston Nabaloum étudiant en 1ère année des Sciences exactes et appliquées (SEA). Victime de l’affrontement, l’étudiant qui a une partie de la tête en sang, raconte qu’un groupe d’étudiants s’est regroupé dans la matinée afin de demander aux militants de l’ANEB de sursoir au mot d’ordre de grève afin que les cours puissent se poursuivre car « ces grèves ne font que nous retarder » a-t-il indiqué. Il confie que c’est durant le rassemblement que les militants du syndicat estudiantin ont fait irruption avec des bois et ont commencé par nous frapper les étudiants qui se sont regroupés. Blessé à a tête, il confirme que c’est un militant de l’ANEB qui l’a frappé à la tête. Il estime qu’à leur tour, ils ont tenté de se défendre bien qu’ayant été surpris. Pour sa part, il accuse les grévistes d’avoir été les premiers à attaquer. S’il dit ne pas approuver la sanction décidée en conseil de discipline contre Yénilo Bahan, il n’approuve pas pour autant les arrêts de cours ; et c’est la raison pour laquelle il a rejoint le rang des antis a-t-il indiqué. D’après lui, leur proposition était de reprendre les cours, tout en négociant avec l’administration de l’Université afin que la sanction prononcée contre le militant de l’ANEB soit levée
Cette version ne sera pas soutenue par les grévistes qui à leur tour accusent le camp d’en face d’être le premier à avoir engagé les hostilités. Si au prime à bord, ils ont refusé de s’adresser à la presse, ils le feront à la suite d’une séquence de négociations, pas entant que membre de l’ANEB ; mais entant que des étudiants qui soutiennent et respectent le mot d’ordre de grève. Bien entendu, ils étaient armés pour la plupart et ont pris part à l’affrontement. Selon les explications fournies par un des étudiants soutenant la grève alors, Patissaga Yarga, étudiant en Histoire et Archéologie c’est un groupe d’étudiants instrumentalisés par l’administration du temple du savoir qui ont tenté d’empêcher les délégués ANEB qui faisaient la ronde des salles pour apporter des éclaircissements sur la grève en question de s’exprimer. Il confie que c’est ces derniers qui ont été les premiers à les attaqués avec des cailloux. « Face donc à cette situation, nous avons riposté et c’est de la légitime défense » a-t-il soutenu.
Pour le petit rappel, il faut rappeler que tout est parti de la décision du chef de département des études anglophones, Dr. Michel Poda de l’UFR/LAC et du délégué de classe de la première année anglais des bacheliers de 2015, Karim Zango de programmer la rentrée des bacheliers de 2016 pendant que ceux de 2015 au nombre de 1265 sur un effectif de 1962 de composer la session de rattrapage du 1er semestre de l’année n’est pas encore effectif. Cette décision a mis en confrontation les deux promotions d’étudiants et a été à l’origine de l’altercation entre deux étudiants à savoir Yénilo Bahan et Karim Zango. C’est à l’issue de cette altercation que le militant de l’ANEB du nom de Yénili Bahan sera sanctionné après avoir été traduit en conseil de discipline pour agression contre Karim Zango. La sanction consiste à l’annulation des résultats académiques de l’année 2015-2016 et la réinscription en 2018 de Yénilo Bahan, conditionnée par une réconciliation avec Karim Zango. Cette explication a été donnée par le président de l’ANEB/Ouaga, Alexis Zabré le mardi 21 novembre 2017, au cours d’un point de presse qu’il a animé et au cours duquel, il avait annoncé la tenue d’une grève de 48 heures les 23 et 24 novembre 2017. Ces 72 heures de grèves qui ont conduit à l’affrontement sont donc le troisième du genre car entre ces deux, une de 24 heures a été observée.
Thierry KABORE