Attaque terroriste contre l’Etat major général des armées : « Des scènes apocalyptiques » selon Paul Kaba Thiéba
Une délégation gouvernementale conduite par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba s’est rendue le samedi 3 mars 2018 sur les lieux des attaques terroristes du vendredi 2 mars 2018 pour constater de visu les dégâts causés par lesdites attaques. Elle a profité également de l’occasion pour se rendre dans les centres de santé qui ont accueilli les blessés des attaques pour apporter le soutien du gouvernement à ces derniers.
C’est la troisième fois en trois années consécutives que la capitale burkinabè est frappée par l’esprit du mal. Le vendredi 2 mars 2018, les terroristes ont attaqué simultanément l’ambassade de France et l’Etat major général des armées. Au lendemain de ces évènements malheureux, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba accompagné des ministres de la défense, de la sécurité, le chef d’Etat major, etc. se sont rendus sur les lieux. Si l’accès dans l’enceinte du QG de l’armée tout comme de l’ambassade a été refusé aux hommes de médias, le constat fait de dehors et même les propos du chef du gouvernement à la fin de la visite de l’Etat major général, « ce que j’ai vu relève des scènes apocalyptiques », prouvent que cette attaque a porté un coup dur à l’armée burkinabè. Il s’est alors incliné devant la mémoire des braves soldats qui sont tombés lors des combats qu’il estime, sont tombés les armes à la main. Pour sa part, il a condamné avec vigueur cet attentat qu’il qualifie de lâche et « qui s’attaque encore une fois à notre pays et sème la mort et la désolation inutilement » a-t-il soutenu. Face à cette barbarie, le patron de l’exécutif a invité les Burkinabè à avoir confiance aux valeurs qui fondent la Nation et aussi faire confiance au gouvernement ainsi qu’aux institutions dans cette guerre contre les forces du mal. Il y tient car « c’est ce dont nous avons besoin pour bouter hors de notre territoire toutes ces tendances adverses qui cherchent à perturber notre vivre ensemble » a-t-il soutenu. Conscient que pour venir à bout de ce fléau, les forces de sécurité et de défense auront besoin de l’aide de la population burkinabè, Paul Kaba Thiéba a lancé un appel pressant à cette dernière. « Je demande aux jeunes burkinabè de coopérer avec nos forces de défense et de sécurité » a-t-il indiqué. Il renchérit : « chacun à sa façon doit pouvoir apporter des informations, des indications, un soutien pour que nous puissions tous ensemble dans la solidarité faire face à cette guerre qui nous ai imposé ».
Si cette attaque perpétrée contre le cœur de l’armée peut être considérée comme un revers pour les FDS, il n’est pas question de se désespérer. Le Premier ministre a foi quant en la capacité de l’armée burkinabè à gagner cette guerre ; en témoigne ses propos : « je suis convaincu que nous triompherons. Ça coûtera ce que ça nous coûtera mais, nous vaincrons ».
La France toujours aux côtés du Burkina Faso
La deuxième institution attaquée ce vendredi 2 mars, c’est bien sûr l’ambassade France. L’ambassadeur de France au Burkina Faso, Xavier Lapeyre De Cabanes voit dans ces attaques simultanées une volonté des esprits malins de diviser un lien très fort entre deux pays que sont le Burkina Faso et la France. « Cela n’arrivera pas » a-t-il déclaré. Après avoir rendu un hommage aux gendarmes, il a réaffirmé l’engagement de son pays à rester aux côtés du Burkina dans cette guerre que les deux pays sont décidés à gagner. Pour ce qui est des terroristes, c’est un discours de fermeté que le diplomate a tenu à leur endroit. Ce même discours sera tenu par le chef du gouvernement Paul Kaba Thiéba. Il a fait comprendre aux terroristes que rien n’ébranlera la détermination du gouvernement et celle du peuple à surmonter l’adversité, à lutter contre face à eux.
Le peuple compati avec les blessés
Quatre-vingt, c’est le nombre de blessés dans cette attaque selon le bilan provisoire donné par le chef du gouvernement. Il confie que la plupart sont des blessés légers et une douzaine mérite des soins plus attentifs. Après s’être donc rendu sur les lieux de l’attaque, la délégation ministérielle s’est également rendue dans au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHUYO), au district sanitaire du camp Sangoulé Lamizana et à l’hôpital de Tenganogo. La délégation a rendu visite aux blessés. A en croire le chef du gouvernement, ils ont un moral d’acier et sont tous déterminés à retrouver la santé et leur place dans la société. Il a confié s’être rendu dans ces centres de santé avec ses collègues pour apporter à chacun d’entre eux, la solidarité de la Nation, le réconfort et l’encouragement du gouvernement. La solidarité de la Nation se manifeste selon ses dires à travers des actions du ministère en charge de la solidarité national qui a pris des initiatives sur instruction du gouvernement. Il s’agit d’une prise en charge gratuite des frais médicaux aussi bien pour les blessés militaires que pour les blessés civils. D’après Paul Kaba Thiéba, le ministère a également mis en place un accompagnement psycho social des familles des blessés de manière à leur apporter en ce moment douloureux la solidarité du gouvernement et de la Nation toute entière. Il est catégorique, cette solidarité ne sera pas d’un jour ou de deux jours, mais elle sera suivie de sorte que des visites régulières puissent être rendues aux blessés jusqu’à la guérison complète a-t-il soutenu. « Pour ceux dont les cas nécessiteraient des traitements spéciaux ne verrons ce que nous pouvons faire pour qu’ils puissent bénéficier des soins les plus appropriés » a confirmé le patron de la délégation. Il a tenu à rassurer les blessés à travers ses mots : « le gouvernement ne les laissera pas tomber, nous sommes tous ensemble dans cette lutte implacable contre le terrorisme ».
Il faut rappeler que 16 victimes sont à dénombrés à l’issue de l’attaque. Huit du côté des assaillants et huit du côté des militaires. Pour ce qui est des 80 blessés le corps médical a rassuré que dans les jours à venir les choses vont s’améliorer pour eux a conclu Paul Kaba Thiéba.
Thierry AGBODJAN