Procédure Judiciaire: L’ADLD renforce les connaissances des journalistes en matière de droit, de justice et de loi
L’Association Droit Liberté et Démocratie (ADLD) a organisé un atelier de formation des journalistes du 1er au 2 décembre 2017 à Ouagadougou. Une cinquantaine de journalistes venus de tous les quatre coins du Burkina Faso a pris part à cette formation qui les a outillés en matière de procédure judiciaire. Placé sous le thème : « Organisation et fonctionnement du système judiciaire burkinabè et international », cette formation, bien qu’elle a été brève, a permis aux hommes des médias de mieux cerner le secret enfoui dans les concepts de droits, dans les notions liées au droit et à la justice et mieux, de traiter convenablement les informations liées aux procédures judiciaires.
A l’ouverture de la formation, Dieudonné Lankoandé, président de l’ADLD, a souligné qu’il s’agit là d’une formation qui permettra aux journalistes de connaitre les concepts et les notions qui sont liées au droit, à la justice et à la loi. « Les journalistes, s’ils sont mieux outillés, peuvent favoriser la promotion et la défense du droit et des droits humains », pense-t-il.
Ceci étant, pendant 48heures, des experts dans le domaine du droit et de la justice se sont entretenus avec les journalistes, qui ont donné plus d’estime à cette formation en faisant ressortir de façon ostentatoire, les zones d’ombres qui les retenaient captifs hors des concepts de droit et des procédures judiciaires.
Ainsi, le fonctionnement et l’organisation du système judiciaire leur ont été décortiqués par le Magistrat Jean Ouédraogo. Dans le même sens, Damas Ouali, Premier avocat général, leur a présenté l’organisation judiciaire et Désiré Sawadogo, Procureur Général Près la Cour de Cassation a apporté sa contribution dans la description de la chaine judiciaire pénale du Burkina Faso.
De communication en communication en matière des droits humains, les communicateurs n’ont pas manqué d’interpeller l’Etat sur la mise en œuvre effective des droits humains. Ils ont aussi invité les populations au respect stricte des droits car, pour eux, « le droit de chacun prend fin où commence le droit des autres ».
Christian Ouédraogo de Amnesty International a axé sa communication sur la plateforme des Droits Economiques, Sociaux et Culturels (DESC). Dans cette plateforme, le communicateur a mentionné le cas des droits à la santé sur toutes ses formes, le droit à l’éducation primaire obligatoire, le droit social et le droit culturel. Il a aussi fait savoir que chaque personne peut porter plainte si elle trouve que ses droits sont bafoués. Il a ainsi invité l’Etat à mettre tout en œuvre pour l’application effective des droits de l’homme sur toute l’étendue du territoire et pour tout le monde sans exception aucune.
Dans la même dynamique, précisément sur le cas des principes de droit capital, Christian Ouédraogo a indiqué qu’il y a des pays qui n’acceptent pas extrader un individu (prisonnier) dans un autre pays où la peine de mort est pratiquée. Sur la question de droit de l’homme également, intervenant sur le cas des personnes incarcérées dans les différentes maisons d’arrêt et correction de n’importe lequel pays, il a indiqué que dans les normes, « les personnes jugées et condamnées ne devraient pas être dans la même cellule que les personnes qui sont en détention préventive ».
Quant au Dr Elie SANDWIDI, sa communication a plus porté sur la présentation des institutions communautaires, précisément sur le droit communautaire. Après lui, le Ministère de la femme, de la famille et de la solidarité nationale a, pour sa part, donné une communication sur les facteurs de promotion et de violations des droits de la femme. Une communication beaucoup plus axé sur les médias et promotion des droits de la femme. A ce sujet, la communicatrice Mme Aïda Djiga, juriste au ministère de la Promotion de la Femme, a expliqué que « la violence (faite aux femmes) n’est jamais acceptable, jamais excusable, jamais tolérable ». A l’entendre, aucune violence ne doit se justifier, parce que, dit-elle : « dès lors qu’il y a eu violence il y’a eu enfreinte aux droits fondamentaux de la personne violentée ». Il ne faut jamais, selon elle, chercher à justifier ou à donner raison à un agresseur.
Les représentants des Nations Unies du Haut-Commissariat pour les Réfugiés (UNHCR) ont parlé de l’apatride. Bassirou Nignan, Associé à la Protection/Apatride au HCR qui a fait sa communication dans ce sens a révélé que la conséquence des migrations est qu’elles (les migrations) créent souvent des risques d’apatridie. Certaines personnes dans ce cas perdent totalement leurs papiers et deviennent des apatrides, a-t-il fait savoir. Il a estimé qu’il est du rôle de l’Etat de travailler pour qu’il n’y ait plus d’apatride au Burkina Faso. Il a souhaité que toutes les populations se mobilisent pour lutter contre l’apatride dans le monde entier. « Oui à la nationalité, Non à l’apatride », scande-t-il.
Dans la même veine d’idée, Mme Abibata Kinoré, Assistante au Bureau de HCR a intervenu sur le cas des refugiés. Elle a plus axé sa communication sur le droit des Réfugiés. Mais, au cours de son intervention, elle a également fait savoir que même si les réfugiées dans un pays ont des droits, il ne faudra pas occulter leur devoir. « Le réfugié a des droits mais il a l’obligation de respecter les lois du pays dans lequel il s’est réfugié. S’il enfreint à ces lois, il est passible de poursuite judiciaire et sera jugé conformément aux lois du pays dans lequel il s’est réfugié», explique-t-elle.
L’ambassade la France, principal partenaire de cette formation et qui n’a jamais cessé d’apporter son soutien au Salon du droit et au Journal Le Chemin du Droit a, par la voix de son Attaché de Coopération Paul Antoine DECRAENE, renouvelé son engagement à accompagner les initiatives allant dans le sens de la maitrise des concepts de droit, de justice, de la loi et des procédures judiciaires.
Alida TOURE