Commémoration du 8 mars au Burkina : L’exclusion sociale des femmes au cœur des débats
A Ouagadougou la Journée internationale de la femme a été commémorée sur l’avenue de l’indépendance ce mercredi 8 mars 2017. Placée sous le thème « la valeur morale de la personne humaine : Responsabilité des communautés dans la lutte contre l’exclusion sociale des femmes », la 160e commémoration de ladite journée a été placée sous le patronage de l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré et la présidence de la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laure Zongo/Hien.
Comme dans tous les pays du monde, le Burkina Faso a commémoré la 160e Journée internationale de la femme ce mercredi 8 mars 2016 sur toute l’étendue du territoire. A Ouagadougou, c’est sur l’avenue de l’indépendance que la cérémonie commémorative s’est déroulée. Si les Nations ont choisi comme thème « Des femmes dans un monde de travail en évolution : pour un monde 50-50 en 2030 », pour la commémoration, le Burkina Faso s’est inspiré des réalités du pays. En effet les autorités burkinabè engagées dans la lutte contre l’exclusion sociale des femmes ont choisi comme thème : « la valeur morale de la personne humaine : Responsabilité des communautés dans la lutte contre l’exclusion sociale des femmes ». Il s’agit là d’une thématique pertinente qui est d’actualité si on en croit la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laure Zongo/Hien par ailleurs présidente de la cérémonie. Elle justifie ses propos en se basant sur la recrudescence de la pratique de l’exclusion des femmes et des chiffres alarmants recensés au Burkina. D’après la présidente de la cérémonie l’exclusion sociale des femmes est sans conteste une grave atteinte aux droits fondamentaux et l’une des pires formes de violences faites aux femmes et aux filles. Elle est soutenue par la patronne de la cérémonie, l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré. Celle qui s’est engagée avec fermeté dans la lutte contre l’exclusion des femmes a soutenu la présidente de la cérémonie. C’est donc sans surprise qu’elle a déclaré : « l’exclusion sociale des femmes constitue une pratique traditionnelle féodale et néfaste ». D’après la femme du président du Faso, l’exclusion du sexe féminin ne vise pas à promouvoir la femme burkinabè.
Des chiffres alarmants

La ministre en charge de la femme Laure Zongo/Hien, chaque année, des personnes âgées, majoritairement des femmes, sont chassées de leurs foyers ou de leurs familles, ou bannies de leurs communautés au Burkina Faso. A titre d’exemple, elle a rappelé qu’en septembre 2015, le Centre Delwendé de Sakoula a enregistré 255 victimes d’exclusion sociale dont 250 femmes. La cours de solidarité de Paspanga en a accueilli 82. D’autres chiffres selon la ministre font état de 926 personnes pour la plupart des femmes, qui sont des exclues sociales ont été enregistrées dans 13 centres d’accueils et dans la cours de solidarité en décembre 2016.
Il s’agit là des chiffres qui donnent froids au dos. Alors pour la ministre en charge de la femme il est urgent d’agir. Elle pense à cet effet que la responsabilité de toutes les parties prenantes est engagée. Elle peut se rassurer car la patronne de la cérémonie Sika Kaboré a engagé sa responsabilité dans la lutte contre l’exclusion des femmes au pays des Hommes intègres. Avant de saluer l’engagement de l’épouse du premier des Burkinabè, Laure Zongo/Hien a salué les efforts consentis par le gouvernement burkinabè dans ladite lutte. Il s’agit en autres de l’opérationnalisation du centre de prise en charge de la lutte contre l’exclusion sociale, au plan institutionnel, l’adoption de la loi portant prévention, répression et réparation des violences à l’égard des femmes et des filles et prise en charge des victimes. A cela s’ajoute la loi portant protection et promotion des droits des personnes âgées, l’adoption dune feuille de route et de réinsertion sociale des personnes exclues par allégation de sorcellerie, etc.
Il est important de rappeler que la cérémonie a été ponctuée par un défilé et une décoration, d’une vingtaine de femmes élevées au rang de chevalier de l’ordre du mérite burkinabè.
Par Alex SAWADOGO