Congrès de l’UNIR/PS : « La fronde sociale ainsi que l’incivisme criard (…) sont les manifestations d’un grand mécontentement qui couvent une possible insurrection » dixit Me Sankara
L’Union pour la renaissance parti sankariste (UNIR/PS) a tenu son deuxième congrès ordinaire les 27, 28 et 29 janvier 2017 à Ouagadougou. Il a été marqué par la reconduite à la présidence du parti de l’œuf de Me Bénéwendé Stanislas Sankara.
« Les sankaristes à l’épreuve de la gestion du pouvoir d’Etat ». C’est autour de ce thème que les militants de l’Union pour la renaissance parti sankariste (UNIR/PS) ont réfléchi durant trois jours. A l’issue de ce congrès qui a été marqué par l’élargissement de la base sociale du parti avec l’arrivée d’autres sankaristes en l’occurrence ceux de l’ex CNR/MS qui ont accepté fusionner avec l’UNIR/PS, Me Bénéwendé Stanislas Sankara a été reconduit comme président. Il est à la tête d’un bureau de 29 membres dont les trois premiers vices présidents sont respectivement : Batio Nestor Bassiere, Athanase Boudo et Romain Conombo. Pour l’éternel président du plus grand parti sankariste, il s’agit d’un choix qui a été fait sans complaisance, avec un esprit critique.
Une alliance stratégique avec le MPP
Certains n’ont pas hésité à critiquer l’UNIR/PS quant elle a rejoint la majorité et l’ont même accusé d’avoir noué une alliance avec la droite et le CDP. C’est une accusation non fondée si on en croit le président de l’UNIR/PS qui n’a pas hésité non plus à balayer du revers de la main ces accusations. Il s’agit simplement d’une alliance stratégique et structurelle pour conforter la majorité présidentielle a rétorqué Me Bénéwendé Stanislas Sankara. Il estime qu’elle est fondée sur les orientations réciproques progressistes de gauche et a eu pour but de renforcer la stabilité institutionnelle et donner la chance au président du Faso Roch Marc Christian Kaboré de réaliser le programme pour lequel il est élu.
Si le parti de l’œuf ne regrette pas le choix d’avoir rejoint la majorité, son premier responsable dit être fier. Il estime que malgré un contexte de tentative de déstabilisation du pouvoir, malgré l’héritage très lourd fait d’une trésorerie exsangue et d’une société burkinabè plongée dans un marasme économique et social sans précédent ; un an après, l’espoir commence à renaître et le Burkina Faso a recouvré sa place dans le concert des Nations respectées et confiantes. Pour son parti, cette alliance lui a permis d’acquérir une formidable expérience qui a renforcé avant tout ses capacités.
La jeunesse au cœur des préoccupations de la politique gouvernementale
Le parti sankariste a fait de la jeunesse une priorité. Selon le premier vice-président à l’Assemblée nationale Me Bénéwendé Stanislas Sankara, la jeunesse a payé un lourd tribut pendant l’insurrection populaire et pendant la résistance active contre le coup d’Etat. « Elle doit être de ce point de vue au centre des préoccupations et de la politique gouvernementale » a-t-il indiqué. Selon lui, le peuple a faim. Il veut la justice, la liberté et la démocratie. Il a alors invité son allié à lutter contre la pauvreté et la misère, à juger rapidement les crimes de sang et les crimes économiques, réconcilier les Burkinabè avec eux-mêmes, à lutter contre le chômage, à renforcer le système éducatif et de santé, etc. C’est important d’après lui, car : « La fronde sociale ainsi que l’incivisme criard auquel s’adonnent les Burkinabè sont les manifestations d’un grand mécontentement qui couvent une possible insurrection ».
Par Alex SAWADOGO