Coopération énergétique : Le président du Ghana inaugure l’interconnexion électrique 225 Bolgatanga-Ouagadougou

Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, accompagné de son homologue de la république du Ghana, Nana Ado Dankwa Akufo-Addo, ont tous les deux procédé à l’inauguration de l’interconnexion électrique 225 Bolgatanga-Ouagadougou construites à Zagtouli, le vendredi 5 octobre 2018. Cette interconnexion d’une puissance de 100 MW aura un impact majeur sur la qualité de service de la SONABEL, car elle va permettre de réduire les délestages causés par le déficit énergétique ; de diversifier les sources d’importations d’énergie vers le Burkina Faso ; etc.

 

Au Burkina Faso, l’électricité reste inaccessible à la grande majorité de la population, notamment celle vivant dans les zones péri-urbaines et rurales, qui concentrent plus de 73% de la population totale du pays conte 23% en zone urbaine. C’est une réalité et le gouvernement en a conscience. Pour remédier à cela, il entreprend des initiatives qui ont permis la construction à Zagtouli, de l’interconnexion électrique 225 Bolgatanga-Ouagadougou. Il s’agit en effet d’un projet piloté par le Ghana et le Burkina Faso ; ce qui va permettre au Burkina Faso d’importer du pays de « Kwamé N’kruma » de l’électricité d’une puissance de 100 KW ; ce qui représentera presque un tiers de la capacité de production installée au Burkina Faso soit 358 MW à en croire le directeur général de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), François de Salle Ouédraogo. L’interconnexion fonctionnelle depuis juin 2018, a été inaugurée par les présidents des deux pays à savoir Nana Ado Dankwa Akufo-Addo du Ghana et Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso le vendredi 5 octobre 2018. Bien entendu, elle ne va pas résoudre l’ensemble des problèmes énergétiques du pays ; cependant, elle présente plusieurs avantages pour le Burkina Faso comme le confirme le ministre de l’Energie, Bachir Ismaël Ouédraogo. Il cite quelques avantages : l’augmentation de l’offres d’électricité ; la réduction de la subvention de l’Etat burkinabè sur les combustibles des centrales thermiques locales ; la maîtrise des coûts de revient de l’électricité ; l’augmentation de l’accès des populations à l’électricité ; la stabilité de fonctionnement du système électrique ; l’électrification de 25 localités le long de la ligne au Burkina Faso pour raccorder 3 456 clients potentiels. Pour le patron de la SONABEL, l’interconnexion en question, aura un impact majeur sur la qualité de service de la société dont il a la charge. D’après lui en effet, elle permettra de réduire les délestages causés par le déficit d’énergie ; de diversifier les sources d’importations d’énergie vers le Burkina Faso. Il indique qu’elle a aussi un effet positif sur la santé financière du budget de l’Etat burkinabè, à travers la réduction des subventions sur les combustibles. Elle permet ainsi une meilleur maîtrise du coût de revient de l’électricité a-t-i soutenu.

Interconnexion électrique 225 Bolgatanga-Ouagadougou un exemple de coopération Sud-Sud réussie

Il s’agit là d’un exemple de coopération Sud-Sud réussie que n’a pas manqué de souligner le ministre ghanéen de l’Energie, John Peter Améwu. Il a rappelé la contribution de son pays dans la réalisation du projet en question.
Il faut rappeler que le coût global de l’exécution du projet est évalué à 55,5 milliards de francs CFA dont 19, 4 milliards pour le Ghana et 36,1 milliards pour le Burkina Faso. Sur les 36,1 milliards, la SONABEL y a contribué à hauteur de 1,7 milliards. Le reste a été financé par les partenaires techniques et financiers à savoir la Banque mondiale (8 milliards) ; l’Agence française de développement (11,1 milliards) et la Banque européenne d’investissement et l’Union européenne (15,3 milliards). S’inscrivant donc dans la même logique que le ministre et le DG de la SONABEL, le représentant des partenaires techniques et financiers, le représentant de la Banque mondiale au Burkina Faso, Cheik Kanté va confier que ce projet d’interconnexion de hautes tensions permet le développement du marché sous régionale d’électricité qui concours à un développement à moindre coût du service électrique à l’échelle sous régional. Insistant sur le fait que grâce à ce projet transformateur, le Burkina Faso va importer jusqu’à 100 MW d’électricité en provenance du Ghana ; il souligne que c’est l’équivalent de trois centrales Zagtouli. D’après lui donc, c’est une puissance qui contribuera à réduire le déficit énergétique du pays ; étendre le service électrique ; améliorer la qualité du service. Il faut croire que le projet a également financé la connexion de plus de 3 500 ménages représentant un accès direct à l’électricité pour 21 000 habitants. Il permet donc de couvrir 35% de la demande actuelle d’électricité au Burkina Faso, foi de Cheik Kanté.

Thierry AGBODJAN

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