Drame de Yirgou: « 127 jours après, pas d’arrestation, pas de coupables », a déploré le CFOP-BF

Les partis affiliés au Chef de file de l’opposition politique (CFOP) du Burkina Faso, dans leur rencontre hebdomadaire avec la presse, ont abordé ce mardi 7 mai 2019 à Ouagadougou, plusieurs point d’actualité. Il s’agit de la nouvelle stratégie des groupes terroristes, la fronde sociale, la remise à plat et les « camions de la mort ». Les représentants du CFOP qui ont animé cette conférence de presse étaient Adama Séré, président du Rassemblement des Ecologistes du Burkina Faso (RDEBF) et Achille Rawa Ouédraogo, président du Mouvement panafricain du Faso (MPF).

Les conférenciers ont d’abord rappelé le drame de Yirgou qui a fait plusieurs morts en début d’année. Ils ont déploré la lenteur constatée dans le traitement de la situation. « Il y a de cela 127 jours, 210 de nos concitoyens ont été lâchement massacrés. Jusqu’à présent, pas d’arrestation, pas de coupables », a dit avec indignation Achille Rawa Ouédraogo du MPF qui a lu la déclaration liminaire. L’opposition a donc  souhaité que justice soit rendue aux victimes de ces violences communautaires et promet de se battre aux côtés des victimes pour que la justice fasse son travail.

Depuis quelques temps, les terroristes ont changé de stratégie de frappe. Après s’être pris pendant longtemps aux forces de défense et de sécurité, ils ont maintenant changé de cible. Ils s’en prennent maintenant aux acteurs religieux. Des pasteurs enlevés ou tués, des prêtes enlevés ou tués, des fidèles chrétiens pris pour cible, voilà décrite la nouvelle stratégie de ces « fous de Dieu ». Pour l’opposition, cette nouvelle stratégie n’a pour but que de « semer la graine d’une guerre religieuse, après avoir essayé la division ethnique ». L’opposition appelle donc le gouvernement à mettre en place une nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme. Aux populations, elle appelle à la vigilance et à la collaboration avec les forces de défense et de sécurité.

Plusieurs grèves ont été enclenchées ces temps-ci par les travailleurs de l’Etat paralysant ainsi certaines actions du gouvernement. L’opposition propose, comme solution à cette grogne sociale qui se généralise de jour en jour, que le gouvernement prouve sa bonne foi et négocie sincèrement, « au lieu de chercher à diviser les travailleurs ».

En juin 2018, le gouvernement organisait une conférence nationale des forces vives de la nation pour revoir le système de rémunération des agents étatiques. L’opposition qui pense que le gouvernement continue dans le traitement au cas par cas des situations des travailleurs  de l’Etat a soutenu à cette conférence de presse que l’on a affaire aujourd’hui à un pouvoir qui ne sait pas ce qu’il veut. « Le MPP est passé du tâtonnement  à l’impasse », a martelé Achille Rawa Ouedraogo.

Depuis quelques temps, surtout dans la capitale burkinabè, les gros camions continuent de circuler à des heures indues alors qu’une loi limitait leur circulation dans l’intervalle de 20h à 5h. Ces camions ne respectant pas cette loi ont causé plusieurs morts en circulation. Rien qu’en deux semaines, deux élèves de 17 ans décédaient écrasés par ces camions à Ouagadougou. L’opposition demande instamment « la prise de mesure préventives pour éviter la survenue de tels cas macabres qui endeuillent quasi-quotidiennement nos braves populations ». Aux autorités concernées par la sécurité routière, elle leur demande de prendre des mesures pour respecter les textes déjà en vigueur, et renforcer la législation réprimant les violations du code de la route.

Wend-waoga Zagré

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