L’impact de l’insécurité sur la délivrance des services sociaux de base : « L’offre de soin de la santé est en péril », Dr Simon Sanou
Dans le cadre de la vielle citoyenne, l’Association des journalistes du Burkina (AJB) en collaboration avec le Projet de gouvernance économique et de participation citoyenne (PGEPC) a organisé au profit des Hommes de médias, un panel autour du thème : « Impact de l’insécurité sur la délivrance des services sociaux de base : éducation, santé ». C’était ce vendredi 12 juillet 2019 à Ouagadougou. Les communications présentées ont permis de se rendre compte que les secteurs de l’éducation et de la santé sont durement éprouvés.
« Impact de l’insécurité sur la délivrance des services sociaux de base : éducation, santé », c’est le thème du panel organisé par l’Association des journalistes du Burkina (AJB) en collaboration avec le Projet de gouvernance économique et de participation citoyenne (PGEPC) au profit des Hommes de médias. Quatre communications ont été présentées à l’occasion. Les deux premières ont porté sur l’impact du terrorisme dans le domaine de l’éducation et les deux dernières dans le domaine de la santé. Le premier des communicateurs, le représentant du ministère de l’éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Bertin Toé confie que l’insécurité a impacté négativement la fourniture des services de l’éducation. Il justifie ses propos en indiquant que le secteur de l’éducation a subi des menaces, l’on compte des écoles incendiées, des agressions physiques, l’assassinat des enseignants, etc. Cette situation selon lui a conduit à l’abandon des classes, la fermeture des écoles. Pour montrer l’état alarmant de la situation, Bertin Toé donne les statistiques suivantes : 400 établissements scolaires fermés en 2017. Selon ses explications, la situation s’est dégradée et à la date du 15 février 2019, l’on compte 1135 établissements fermés. Il confie que ce chiffre sera revu à la hausse en juin 2019 avec 2033 établissements fermés, avec plus de 300 000 enfants touchés et environ 9 000 enseignants affectés. Comme risque encouru de cette situation, le communicateur parle de déscolarisation surtout dans le Nord du pays, l’enrôlement des enfants par les terroristes, le mariage des enfants, la mendicité, etc. Comme difficulté, l’on peut retenir : la mobilisation des fonds dans ces zones ; la prise en charge psychosociale des enseignants et des élèves touchés ; le maintien des enseignants à leur poste. Indiquons que face à mal, le gouvernement tente d’apporter des solutions. C’est ainsi qu’il a procédé à la création d’un secrétariat technique en situation d’urgence ; il a donné des instructions pour la réinscription des élèves affectés dans d’autres établissements etc. d’après le représentant du MENA.
La santé n’est pas épargnée non plus
Concernant la santé, le représentant du ministère de la santé, Dr Simon Sanou affirme qu’aucun secteur n’est épargné par la situation. D’après lui la santé est très éprouvée. Comme justificatif, il confie qu’actuellement, 16 formations sanitaires ne fonctionnent plus du tout à causes de l’insécurité liée au terrorisme. Celles qui fonctionnent à temps partiel, sont passées de 22 à 78 a-t-il indiqué. Soutenant les propos de son collègue, le directeur exécutif du Réseau d’accès aux médicaments essentiels (RAME), Dr Amidou Ouédraogo confirme qu’en avril dernier, ce sont 14 centres de santé qui ont été fermés, et qu’actuellement, l’on en compte 39. D’après lui, 39 centres fermés c’est comme un district sanitaire fermé. Rappelons que les terroristes afin de semer la terreur dans les zones qu’ils contrôlent, détruisent de matériel de la santé, attaquent des centres de santé, retirent des ambulances. Dr Amidou Ouédraogo le confirme. Il indique en effet que six ambulances ont été retirées par les terroristes, qui ont incendié une septième. Il leur impute également le vol d’un mini car, des tricycles, deux motos. Les actions des forces du mal ne sont pas sans conséquence. Selon Dr Simon Sanou, les soins préventifs ne sont plus menés, de même que les activités d’hygiène et de sensibilisation également. Il parle aussi du déplacement difficile des agents sur le terrain ; l’augmentation des besoins ; la désertion du personnel ; les psychotromatismes ; etc. Cette situation a conduit le communicateur a déclaré que : « l’offre de soin de la santé est en péril ». Fort heureusement, le gouvernement se bat pour apporter des solutions palliatives. Le professionnel de la santé évoque en effet la mise en place d’un centre d’urgence qui est fonctionnel ; le renforcement de la communication avec les leaders ; le recrutement des contractuels avec l’appui des ONG ; la mise en place d’un dispositif de prise en charge d’urgence etc.
Thierry AGBODJAN