Lutte contre le tabac : Le torchon brûle entre Afrique contre le tabac décidé et Impérial Tabacco

Afrique contre le tabac (ACONTA) et le Réseau des journalistes antitabac du Burkina Faso (REJAT-BF) ont organisé une conférence de presse le mardi 17 janvier 2017 à Ouagadougou. Ils ont alerté le gouvernement et l’opinion nationale sur l’ingérence de l’industrie du tabac dans les politiques de lutte antitabac au Burkina Faso.

Ils sont décidés à en découdre avec l’industrie du tabac au Burkina Faso. Nous voulons parler d’Afrique contre le tabac (ACONTA) et du Réseau des journalistes antitabac du Burkina Faso (REJAT-BF). Ils accusent l’industrie du tabac de s’ingérer dans les politiques de lutte antitabac au Burkina Faso. Le problème ici c’est le refus de l’industrie d’apposer les images de sensibilisation sur les paquets de cigarettes. Le coordonnateur d’ACOUNTA, Salif Nikiéma a rappelé que depuis un an bientôt les paquets de cigarettes actuellement vendus sur le marché devraient comporter sur 60% des faces avant et arrière, des messages sanitaires graphiques qui rappellent aux fumeurs en particulier et au public en général que le tabac est source de maladies et cause de décès. Cette disposition a pour objectif de protéger les couches sociales les plus vulnérables que sont les jeunes et les ménages les plus pauvres et même de faciliter l’arrêt du tabac par les fumeurs selon lui. Malheureusement, l’application de la disposition est bloquée par l’industrie du tabac au Burkina Faso qu’il qualifie d’arrogante. « MABUCIG défie l’autorité de l’Etat en décidant de ne pas appliquer les textes juridiques portant apposition des messages sanitaires graphiques », a-t-il déclaré. Il estime par ailleurs que ce refus d’appliquer les textes s’interprète comme un défi vis-à-vis de l’autorité étatique burkinabè. Il va plus loin en déclarant que ladite industrie à travers ce refus veut montrer au peuple burkinabè qu’elle est plus forte que l’Etat burkinabè.

Impérial Tabacco le monstre qui ne soucie pas de la vie des Burkinabè.

Si on s’en tient aux propos du coordonnateur d’ACONTA, Impérial Tabacco est la seule société à être à l’origine de ce blocage. Il justifie sa position du fait que de nombreux importateurs présents sur le territoire du Faso ont contacté le ministère de la Santé à qui ils ont exprimé leur désir de respecter la loi. Cependant, relève-t-il, ils ont peur des représailles de Impérial Tabacco ; « seule société productrice de tabac au Burkina Faso qui les en empêche » a-t-il souligné. Si ladite société est accusée d’être la seule à l’origine de ce blocage, elle est soutenue dans son action par le ministère du Commerce d’après Salif Nikiéma. Sans passer par quatre chemins, il a rappelé au camp d’en face que l’Etat burkinabè est le seul dépositaire de la souveraineté nationale dans notre pays. Par conséquent, comme toutes les sociétés commerciales, Impérial Tabacco et autres importateurs du tabac doivent respecter les lois pour être dans la légalité a-t-il soutenu.

Le procès pour les départager

Afin de contraindre la société de fabrication de tabac à mettre en application la loi, les protagonistes seront départagés par la justice. En attendant ledit jugement, Salif Nikiéma se dit être confiant quant à une issue favorable lors du procès. En s’alignant derrière le ministre de la Santé dans cette lutte contre le tabac, ACONTA et REJAT-BF sont convaincus d’avoir choisi le bon camp car « il s’agit de la santé des Burkinabè et elle n’a pas de prix » selon le principal conférencier du jour. Il estime qu’il s’agit d’une lutte noble tout simplement parce que « le tabac fait ravage », a-t-il confié. Afin de montrer la gravité de la situation, il a relevé que ce sont 2000 décès qui sont enregistrés par an et dont la cause découle directement des conséquences du tabac. L’homme a profité de l’occasion pour annoncer aux fumeurs désireux d’arrêter de fumer qu’un centre de sevrage sera ouvert dans les jours à venir afin de les aider.

Par Alex SAWADOGO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.