Migration mixte au Burkina : Comment le HCR s’implique pour endiguer le phénomène ?
Les 16 et 17 Octobre 2017 s’est déroulé à Ouagadougou un cadre de concertation des acteurs de la migration mixte. Organisée par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), cette rencontre a réuni autour de la table des acteurs étatiques et les organisations de la société civile. L’objectif était de faire des propositions afin de trouver des solutions à la migration mixte.
De nos jours, la migration irrégulière a un caractère « mixte », c’est-à-dire qu’elle se compose de flux de personnes qui migrent pour différentes raisons mais empruntent les mêmes trajectoires, moyens et embarcations. Parmi ces migrants, on trouve souvent des réfugiés, des demandeurs d’asile et d’autres personnes présentant des besoins particuliers tels que des victimes de la traite des êtres humains, des apatrides et des enfants non accompagnés ou séparés de leur famille, ainsi que d’autres migrants en situation irrégulière.
En effet, la migration mixte n’est pas un phénomène nouveau. Toutefois, son ampleur et sa complexité mérite une attention particulière, d’où l’objectif de cet atelier organisé par le Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR) au Burkina Faso.
Le Burkina Faso de par sa position géographique a un rôle très déterminant à jouer dans la protection de ces groupes de personnes. Selon les mots de la représentante du HCR au Burkina Faso, Gogo HUKPORTIE « Le HCR a un rôle légitime à remplir. Peu de gens qui fuient la guerre et la persécution sont informées que l’asile est possible dès qu’ils ont croisé une frontière internationale et que le Burkina peut aussi bien être un pays d’accueil. Notre priorité sera de leur fournir cette information ».
D’après les résultats d’une étude, 24% des Ouest-africains qui font partie des flux migratoires mixtes reçoivent un statut de réfugié, une protection subsidiaire ou un statut humanitaire une fois arrivé en Europe.
Peu de gens savent que le Burkina Faso dispose d’une législation bien fournie permettant la protection des réfugiés et des demandeurs d’asile se trouvant sur son territoire. Par conséquent, ces catégories de personnes ont besoins d’être informées. Par ailleurs, à la date du 1er octobre, le Burkina Faso a accueilli 24.492 réfugiés et demandeurs d’asile composés majoritairement des maliens.
Au Burkina Faso, le HCR s’implique en procédant à l’identification des réfugiés parmi les migrants, en donnant accès à l’information sur l’asile. Aussi, il renforce les capacités des pays d’accueil. Le HCR réduit également les risques de la migration mixte à travers la lutte contre le trafic et la traite des êtres humains.
Enfin, un plaidoyer est développé au niveau mondial sur l’accueil des migrants et des réfugiés, et en demandant des voies légales d’immigration.
Ousséni KOUANDA