Réhabilitation et renforcement de la RN04 : « La dégradation de la route est un lourd héritage imposé à notre gouvernement », d’après Eric Bougouma
Le lancement officiel des travaux de réhabilitation et de renforcement de la route nationale N°04 communément appelée route communautaire CU2a a été effectif le mardi 14 février 2017. La cérémonie de lancement qui s’est déroulée dans la commune de Gounghin dans la province du Kouritenga, a été placée sous la présidence du Premier ministre Paul Kaba Thiéba.
Le tronçon de la route nationale (N°04) entre Koupéla et Gounghin distant de 34 km est complètement dégradé. Ce n’est pas le ministre des Infrastructures qui dira le contraire. Cependant, il dédouane le gouvernement dont il est issu de ce fardeau quand il déclare : « la dégradation de la route est un lourd héritage imposé à notre gouvernement ». Etant sur le même diapason en ce qui concerne la dégradation de la voie, le maire de la commune de Gounghin a rappelé aux plus hautes autorités du pays, que l’état actuel de la route ralentit considérablement le trafic routier y compris l’économie de la région du Centre-Est. Il faut dire que les autorités burkinabè ont conscience de la situation si on en croit le Premier ministre Paul Kaba Thiéba qui a procédé à Gounghin, au lancement officiel des travaux de réhabilitation et de renforcement du tronçon Koupéla-Gounghin. La mise en exécution du projet est en effet accueillie favorablement par le premier responsable de la commune qui a déclaré : « cette réhabilitation augure des jours meilleurs (…) ». Si le maire se réjouit de la mise en exécution du projet, il ne sera pas le seul car la réalisation qui est confiée à l’entreprise française SOGEA SATOM, s’étend à Fada-N’Gourma et la frontière du Niger avec une longueur totale de 252 km. L’objectif dudit projet est d’assurer un meilleur échange entre les provinces du Gourma, du Kouritenga et les autres régions du Burkina Faso, d’améliorer la sécurité des usagers et de réduire le temps de parcours ainsi que le coût d’exploitation des véhicules d’après le maître-d’œuvre, le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma.
Les projets à venir
Le gouvernement burkinabè n’entend pas s’arrêter là. Dans son allocution, le ministre Eric Bougouma a confié qu’au cours de ces 16 mois démarrera également la reconstruction de la route nationale (RN19) dont le démarrage sera effectif en 2017 et dont le financement est assuré par la Banque islamique de développement (BID). La sélection des entreprises qui seront chargées de l’exécution dudit projet est en cours a confirmé le ministre en charge des infrastructures. Il a de ce fait rappelé aux postulants que la date limite pour le dépôt des offres est prévue pour le 28 mars 2017. Au cours du mois de février vont démarrer les travaux de la construction d’un pont sur la Route nationale 18 (RN18) a indiqué le patron des infrastructures. Il a souligné qu’il s’agit d’un projet ambitieux qui va relier Fada à Bilanga, Bogandé, Piéga et Tarpaco. Il va permettre la praticabilité de la route en attendant son bitumage dont le financement des études est acquis grâce à la Route nationale (RN04) par la Banque africaine de développement (BAD). Eric Bougouma a également porté à la connaissance de la population de l’Est que les études de bitumage de la RN18 commenceront cette année, de même que celles de la route Diapaga, Pendaougou, etc.
En attendant le démarrage des projets précités, le ministre est revenu sur la consistance essentielle des travaux de la RN04 qui est : l’élargissement de la plate-forme avec la mise en œuvre d’une nouvelle couche de fondation par recyclage de la couche de chaussée à améliorer au ciment ; la reconstruction et l’allongement d’ouvrage hydraulique ; la mise en œuvre d’une couche de base en grave bitume ; le revêtement de la chaussée en Béton bitumineux à mode élevé (BBME) ; la réalisation de travaux connexes notamment des forages entièrement équipés pour l’eau, des clôtures d’écoles, de lycées, de CSPS et autres infrastructures sociales, l’aménagement de voiries urbaines, l’aménagement de pistes d’accès et de désenclavement ; la mise en œuvre de la signalisation et des mesures de sécurité routière ; la mise œuvre de mesures environnementales et sociales.
SOGEA SATOM prévenue
Le projet en cours est financé par l’Union européenne (UE) à hauteur de 19 340 828,41 Euros soit 12 686 751 781 francs CFA a confié le maître d’ouvrage. Il a rappelé que le délai d’exécution dudit projet est de 16 mois et que la réalisation est confiée à l’entreprise SOGEA SATOM. Soucieux du travail bien fait, le ministre en charge des infrastructures a demandé à l’entreprise de respecter non seulement le délai d’exécution mais aussi les qualités techniques contenues dans le dossier d’appel d’offres et consignées dans le contrat qui a été signé. Reconnaissant envers l’UE qui a financé le projet, il lui a demandé de toujours accompagner le Burkina Faso. Si à la conférence de Paris, elle s’est engagée à soutenir le pays des hommes intègres à hauteur de 800 millions d’Euros, le ministre l’a invitée à faire encore un peu plus parce que toutes les régions du Burkina Faso ont besoin d’infrastructures routières de bonne qualité, a-t-il soutenu. L’ambassadeur de l’UE, Jean Lami n’a pas fait de promesses, mais a néanmoins rassuré le ministre. Il lui a fait comprendre que le lancement des travaux témoigne de la bonne collaboration entre le Burkina Faso et l’Union européenne. A son tour, il a encouragé les entreprises engagées dans la réalisation du projet à exécuter l’ouvrage dans les règles de l’art.
Par Alex SAWADOGO