Réussite du PNDES : Les organisations syndicales des travailleurs font des propositions
Les Organisations syndicales de travailleurs ayant soutenu par une déclaration conjointe avec le patronat, la table ronde des partenaires techniques et financiers du Burkina Faso à Paris autour du financement du PNDES ont organisé une conférence de presse le lundi 20 février 2017 à la bourse du travail à Ouagadougou. Cette rencontre avec les hommes de médias a pour objectif de présenter au gouvernement des mesures qui pourront renforcer la mise en exécution du PNDES.
Les organisations syndicales de travailleurs comptent présenter des mesures qu’elles jugent nécessaire dans la réussite du PNDES dans les jours à venir. L’une des premières mesures évoquées est la ratification des conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) portant sur les marchés publiques. Selon le porte-parole des organisations syndicales, Paul N. Kabore, cette ratification permettra la limitation de la traite des hommes. Il a aussi fait mention de l’arrêté N° 189 qui vise le travail des domestiques. Selon lui, sa ratification permettra de réduire l’exploitation dont est victime cette catégorie de travailleurs.
Si l’on en croit le conférencier principal, l’adoption d’une règlementation basée sur la CIT (projet de convention concernant la sous-traitance et projet de recommandation concernant le travail en sous-traitance) doit être inclue dans le programme du PNDES afin d’éradiquer définitivement l’exploitation des travailleurs victimes des pratiques mafieuses des sociétés de placement.
« Une prise de décisions fortes pour la protection de notre économie et de l’industrie par la valorisation de notre production et une législation rigoureuse sur les importations, fera l’objet d’une mesure à présenter au gouvernement » a-t-il indiqué avant d’ajouter qu’il souhaite une prise en compte de la relecture du code du travail des questions sur le développement économique, de la protection des travailleurs et de l’emploi des jeunes.
Les actions telles que, l’incitation à la conclusion de convention collectives dans les secteurs (BTP, le gardiennage, l’hôtellerie etc), l’incitation à la prise en compte de l’indicateur de création d’emploi dans les bilans des entreprises et l’incitation à la mise en place d’un mécanisme connu de tous permettant une valorisation des salaires et indemnités, dans la fonction publique comme dans le privé sont des mesures qui seront, selon Paul N. Kabore inclus dans leur rencontre avec le gouvernement.
La justice et l’environnement ne sont pas exclus dans les mesures envisagées par les syndicats des travailleurs. Sur ce, ils souhaitent un renforcement de l’indépendance de la justice, de la lutte contre l’injustice sociale et la corruption, par des mesures de protection des lanceurs d’alerte et des travailleurs collaborant avec les structures de lutte contre la corruption. Le renforcement de la lutte pour la protection de l’environnement a également été cité.
Pour finir, les organisations syndicales de travailleurs ont souhaité également la participation des organisations syndicales aux structures de suivi du PNDES, notamment celles chargées de l’emploi et du travail décent.
Les centrales syndicales du Burkina Faso, faut-il le rappeler sont composées de neuf syndicats qui sont entre autres, la SAIB, SAMAB, SNEAB, SNESS, SYNTRAPOST. Le porte-parole des centrales syndicales de travailleurs a souligné au cours de la conférence que le Burkina traverse une période difficile et ils pensent que si les mesures qu’ils ont proposées sont prises en compte, forcement le PNDES sera une réussite. Cependant le porte-parole met en garde les responsable du Burkina en affirmant : « nous sommes prêt à accompagner le gouvernement dans la réussite du PNDES, mais s’il advient que celui-ci l’utilise à des fins personnel nous somme prêt à aller en marche pour revendiquer » ce qui nous est de droit a-t-il indiqué. Notre souci est de promouvoir un Burkina Faso de paix, de liberté et de prospérité, gage d’un syndicalisme au profit des travailleurs et de la population, a-t-il conclu.
Par Théo KABSON