Sécurité physique des armes et des munitions : les acteurs du domaine expérimentent de nouvelles technologies au Burkina Faso
Le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC) en collaboration avec la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (CNLPAL) a organisé un atelier pilote sur les nouvelles technologies en matière de sécurité physique des armes et des munitions à Ouagadougou du 28 au 30 août 2018.
Le manque d’efficacité dans la sécurisation physique et la gestion des stocks conformément aux normes internationales dans les dépôts existants d’armes conventionnelles et de leurs munitions pose un grave problème pour la paix et la sécurité dans la région du Sahel et au-delà. Le présent atelier vise à évaluer la possibilité d’utiliser de nouvelles technologies de sécurisation des armes légères et de petits calibres (ALPC) répondant aux besoins de la région.
Selon le colonel Christophe Raoul Tapsoba, Secrétaire permanent de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères, « la question de l’insécurité objet de cet atelier figure parmi les grandes équations actuelles du monde dont la de la région Afrique ». Le Burkina Faso a toujours inscrits la question de la sécurité dans ses préoccupations et la cérémonie de ce matin est une opportunité pour lui de remercier le gouvernement burkinabè pour son accompagnement constant et toujours plus forts sur les questions sécuritaires, a ajouté le colonel Tapsoba.
Depuis quelques années, les pays de la région du Sahel sont en proie à d’innombrables problèmes sécuritaires et à des violences asymétriques de plus en plus complexes dont le terrorisme au premier chef. Le Burkina Faso qui était relativement à l’abri est devenu une cible des groupes de mouvements terroristes qui écument la région du Sahel.

En tant qu’acteur non étatique et ne pouvant acquérir les armes à feu ainsi que les munitions de façon légale, au regard de plusieurs instruments juridiques internationaux et nationaux, ils s’en prennent aux forces de défense et de sécurité dans le funeste destin de renforcer leur arsenal de nuisance. « Face à cette situation sécuritaire, qui se dégrade de jours en jour, il est opportun de penser la sécurisation, le contrôle et la gestion des stocks d’armes », a déclaré le colonel Tapsoba.
Le grand banditisme, la criminalité transnationale organisée et le terrorisme sont dans de nombreux cas soutenu par la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petits calibres. « Ainsi pour faire face à ces fléaux, des défis multiples et complexes sont à relever parmi lesquelles les nouvelles technologies de sécurisations des ALPC d’où ce présent atelier », a-t-il ajouté.
Dans son intervention le général Oumarou Sadou, chef d’Etat-major général des armées, président de la cérémonie a soutenu que les nouvelles technologies s’avèrent un outil indispensable car a-t-il dit, leur usage permet de bannir les risques de détournement en apportant une alternative adéquate moins onéreuse au pays dont les capacités limités dont le nôtre. « Le Burkina Faso ne ménagera aucun effort pour continuer à renforcer ses propres dispositifs juridiques techniques et opérationnels en vue de faire face à la menace de prolifération des ALPC », a-t-il conclut.
L’utilisation anarchique des armes illicites constitue un grave danger et une menace pour les populations paisibles et la sécurité de l’Etat.

Dans ce contexte, selon David James Bulman, coordonnateur résident des Nations Unies au Burkina Faso, « le recours aux nouvelles technologies en vue de mieux sécuriser et gérer les stocks d’armes et de munitions réduirait considérablement le risque de détournement de ces armes en cas de vol ou de pillage ». Le système des Nations Unies continuera d’accompagner les autorités burkinabè dans cette démarche visant à améliorer la capacité de sécurisation des stocks gouvernementaux des armes et des munitions et ainsi prévenir les détournements tout en faisant une utilisation optimale des ressources disponibles, a-t-il souligné.
Cet atelier réunis 38 participants venus des 5 pays du G5 Sahel, du Nigeria, du Togo, de la Cote d’Ivoire, de Madagascar, et des représentants de la CEAC, de l’UA, et de la CEDEAO.
Au cours de cet atelier, Il y aura des échanges entre les différents participants et les firmes ou sociétés spécialisées dans la vente d’équipement de surveillance afin de trouver des solutions pour améliorer la sécurisation des armes au niveau de nos pays. Toute chose qui réduira la possibilité d’accaparement des armes de guerre par les terroristes et contribuera efficacement à la lutte contre le terrorisme, selon les organisateurs de l’atelier.
Dieudonné LANKOANDE