Target malaria : 10 000 moustiques génétiquement modifiés attendent d’être lâchés au Burkina
Le Collectif Citoyen pour l’Agroécologie a marqué la journée mondiale de dénonciation des méfaits des OGM par la tenue d’une conférence de presse ce 18 mai 2019 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre avec les médias était de faire l’état des lieux sur l’usage des OGM en Afrique et au Burkina Faso. Le constat pour le pays des hommes intègres est alarmant selon le collectif qui en veut pour preuve, le dessein du projet Target Malaria de lâcher 10 000 moustiques génétiquement modifiés dans deux villages au Burkina Faso.
Monsanto, Bayer, Syngenta, Dupont, sont des multinationales qui travaillent dans le domaines des Organismes Génétiquement Modifiés. Ces entreprises de manipulation du vivant contre lesquelles la CCAE mènent sa lutte sont à l’origine de plusieurs problèmes de santé publique selon le collectif. Ainsi, le maïs, le Niébé, le Manioc,… connaissent des modifications et un début de production dans certains pays africains.
Pour le porte parole du collectif Ali Tapsoaba, il est inacceptable que les africains servent de cobayes pour tester des produits dont le niveau de dangerosité sur la santé humaines n’a pas été déterminé.
Il estime qu’au regard du rejet de ses produits en Europe, en Asie et en Amérique et des innombrables procès engagé contre les multinationales, le continent africain est devenu la destination par excellence des OGM. Chose inquiétante selon lui car, «ces multinationales sont à l’origine de nombreux formes de cancer eut égard à la manipulation des gènes des produits qui les rendent impropre à la consommation ».
Le Burkina Faso en passe d’être le cobaye pour tester les moustiques génétiquement modifiés.
Le projet Target Malaria financé par la fondation “Bill Gates Open Philantropy Project” a importé 5000 œufs génétiquement modifiés qui ont été multiplié dans le laboratoire de l’IRRS de Bobo-Dioulasso. Au total, 10 000 moustiques génétiquement modifiés attendent d’être lâchés dans les villages de Bana et de Sourkoudingui à quelques Km de Bobo-Dioulasso.
Pour Ali Tapsoaba, avec l’échec du coton Bt dont l’incidence sur la santé des burkinabè n’a pas été établi, il est inadmissible que de tels risques soient pris encore une fois de trop. Il porte surtout son inquiétude sur le fait que les populations n’ont pas été impliquées conformément aux dispositions de la loi 064-2012 portant régime de sécurité en matière de biotechnologie qui requiert la participation de ceux-ci sur les prise des décisions.
L’usage des semences paysannes et des méthodes agroécologiques comme solution alternative à l’usage des OGM.
Le collectif pense qu’il est nécessaire de recourir à un système alimentaire endogène en phase avec les réalités socioculturelles des pays africains. Il invite par ailleurs l’ensemble des acteurs à s’impliquer pour préserver la biodiversité et promouvoir une agriculture biologique propre et saine.
Ahmed CISSE