Trois et neuf mois de salaires impayés : Des enseignants vident les salles de classes

Le comité de suivi du mandatement des sortants de l’ENS-UK/IDS 2017 et des enseignants recrutés sur mesures nouvelles en 2016 a convié les hommes de médias pour un point de presse le jeudi 12 octobre 2017 à Ouagadougou. Il a voulu informer l’opinion nationale sur les conditions de vie de près de 3000 enseignants qui ont travaillé des mois sans percevoir leurs salaires et d’autres qui n’ont pas reçu leur formation initiale.

Ça grogne du côté des enseignants et le risque de voir la rentrée scolaire 2017-2018 perturbée dans certaines localités du Burkina Faso est imminent. Ce sont près de 3000 enseignants qui étaient face à la presse ce jeudi 12 octobre 2017 pour prendre à témoin l’opinion nationale sur les difficultés liées à leur mandatement et la formation initiale de ceux recrutés sur mesures nouvelles en 2016. En effet à la fin du mois d’octobre, cela fera exactement trois mois pour les enseignants sortants de l’ENS/IDS et neuf mois pour ceux recrutés sur mesures nouvelles, qu’ils travaillent sans percevoir leurs salaires. A ce désagrément s’ajoute la formation initiale dont devait bénéficier le second groupe et qu’il n’a jamais reçu. L’information a été donnée par le porte-parole du comité de suivi Romuald I. Somé. Au regard de ce fait, c‘est donc à juste raison qu’au nom de ses camarades il a déclaré : « nous portons à la connaissance du gouvernement et de l’opinion nationale, notre impossibilité à rejoindre nos postes de travail et à accomplir les activités pédagogiques sans mandatement ». Les enseignants auront un soutien de taille, il s’agit de celui du secrétaire général de la Fédération des Syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) Soulemane Badiel. Si ce dernier n’a pas hésité à accompagner les « sans salaires » dans leur lutte, il estime qu’ils sont dans l’incapacité de dispenser les cours sans leurs pécules. D’après lui, ce désagrément n’est pas le premier du genre. Il estime que le cas est connu dans le milieu des enseignants. C’est donc sans arrière pensée qu’il a apporté son soutien total à ces enseignants. Pour la petite histoire, le secrétaire général a raconté que dans un pays dont il a préféré taire le nom, des enseignants se sont écroulés devant les élèves parce qu’ils avaient faim. « On ne veut pas voir ça au Burkina Faso » a-t-il martelé. Il a confié que dans la soirée du mercredi 11 octobre 2017, les autorités compétentes après avoir eu vent de la conférence de presse de ce jeudi 12 octobre 2017 ont contacté le comité de suivi afin de le rencontrer. Cette rencontre qui aura lieu à partir de 11 heures ce jeudi 12 octobre 2017, ne rassure pas pour autant Souleymane Badiel quand à une issue favorable aux revendications des enseignants. Le même sentiment est partagé car les concernés ont affirmé avoir entrepris plusieurs démarches dans l’espoir de débloquer la situation avant la rentrée qui vient de démarrer, et elles n’ont rien donné de positif. Les échecs enregistrés suit auxdites démarches ont conduit à d’autres actions qui ont été menées en l’occurrence des assemblées générales, des sit-in qui sont restés muettes aussi a-t-il soutenu. Désormais rassuré du soutien de la F-SYNTER, le comité a exigé le mandatement sans délais de l’ensemble des enseignants, et la formation pour les concernés. Le porte-parole du comité de suivi Romuald I. Somé a profité de la même occasion pour inviter prestement le ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA) ainsi que les autres ministères concernés : à prendre toutes les mesures nécessaires au mandatement sans délais afin de permettre aux enseignants de rejoindre leur poste et à reprendre les activités pédagogiques ; également établir un programme de formation initiale appropriée pour les collègues recrutés sur mesures nouvelles et d’une formation continue pour l’ensemble du personnel.
Déterminé à avoir gain de cause, le comité de suivi a appelé l’ensemble des travailleurs non mandatés de ces promotions à rester fortement mobilisés.

Thierry AGBODJAN

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