Conflit entre les journalistes et les Forces de sécurité et de défense : Deux entités opposées mais condamnées à collaborer
Le club Communication et Journalisme du département Communication et Journalisme de l’Université Ouaga I, Pr. Joseph Ky Zerbo a organisé au profit de ses membres un panel sur le thème : « Collaboration entre Forces de sécurité et de défense (FDS) et journalistes et traitement de l’information opérationnelle par les médias ». C’était le jeudi 27 juillet 2017 à Ouagadougou.
« Collaboration entre Forces de sécurité et de défense (FDS) et journalistes et traitement de l’information opérationnelle par les médias ». C’est au tour de ce thème que les membres du club Communication et Journalisme du département Communication et Journalisme de l’Université Ouaga I, Pr. Joseph Ky Zerbo ont débattu ce jeudi 27 juillet 2017. Pour l’occasion quatre spécialistes à savoir deux journalistes et deux capitaines de l’armée ont été conviés à échanger avec les futurs journalistes et communicateurs membres du club. Il s’agit de Boukary Ouoba journaliste à Mutation, du Capitaine Bertrand Dakisoga, directeur de la communication à l’Etat major général des armées ; le capitaine Hervet Yé, directeur de la communication à l’Etat major de la gendarmerie ; Paul Miki Rouamba, rédacteur en chef de la radio Ouaga FM ; et le Dr. Emile Bazyomo qui a assuré la modération. La présidente du club Farida Elodie Sawadogo justifie l’organisation du panel par la volonté de non seulement comprendre mais aussi apporter la contribution des futurs communicateurs et journalistes au renforcement des relations entre deux entités à savoir l’armée considérée comme la grande muette, qui a pour mission la sécurité des populations ; et la presse considérée comme la grande gueule qui a pour mission d’informer la même population. Il est donc ressorti du panel que l’armée et la presse sont deux entités diamétralement opposées, mais qui sont appelées à se côtoyer quotidiennement. Si tous ont reconnu le fait que chaque corps dans l’exercice de ses fonctions n’arrive pas souvent à comprendre l’autre, tous sont unanimes sur le fait que les deux ont intérêt à collaborer. Selon le directeur de communication à l’Etat major de la gendarmerie, le capitaine Hervet Yé, si les deux entités ne s’entendent pas, c’est parce qu’ils ignorent comment chacun travail. A l’en croire en effet, depuis quelques +années, des efforts sont faits pour prodiguer des connaissances sur la communication et le journalisme à l’armée. Son collègue de l’Etat major général des armées, le Capitaine Bertrand Dakisoga va corroborer ses dires. Il estime qu’il est important que les journalistes et les hommes de tenu travaillent main dans la main et surtout que tous se font confiance.
Un autre point abordé par les panélistes est le reproche fait à l’armée de ne pas communiquer. Sur ce point, les deux capitaines ne sont pas de cet avis. Ils estiment qu’actuellement, l’armée n’est plus muette et qu’elle communique assez. Ils ont fait ressortis que les hommes de tenu, ont pour devise, le respect de la hiérarchie. A travers cette explication, ils ont voulu faire comprendre aux participants que dans l’armée, avant qu’un élément ne divulgue une information, il doit recevoir l’autorisation de la hiérarchie. Cet avis sera partagé par les deux journalistes avec quelques réserves. Boukary Ouoba tout comme Paul Miki Rouamba ont reconnu effectivement que l’armée communique, mais elle le fait de façon organisée et surtout très lentement a souligné le rédacteur en chef de Ouaga FM. Il rajoute qu’il le fait quand cela l’arrange. En bref, le présidium à ce panel était unanime sur le fait que les deux corps ont intérêt à collaborer. Ils sont également d’accord sur le fait que pour régler ce que l’on peut qualifier de conflit entre les deux entités, il va falloir multiplier des initiatives allant dans le sens du panel.
Thierry AGBODJAN