Décès de Dr. Salifou Diallo : Des personnalités témoignent sur sa personne
C’est le samedi 19 août 2017, que le peuple burkinabè a appris le décès du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo. Il s‘agit d’un homme qui a suscité de l’admiration auprès des hommes qui l’ont côtoyé. Tous sont unanimes c’est un grand homme qui s’en est allé.
La bête politique s’est éteinte. C’est le samedi 19 août 2017 que la triste nouvelle est tombée. L’on a appris avec tristesse que le président de l’Assemblée nationale, Dr. Salifou Diallo a tiré sa révérence. Parents, amis, collaborateurs, adversaires politiques, etc. ont exprimé leur profonde tristesse suite à l’annonce de la nouvelle. Toute la journée du samedi, ils ont défilé dans la maison endeuillée pour présenter leur condoléance à la famille du défunt. C’est un monde fou qui s’est mobilisé pour apporter son soutien à la famille du défunt. Le constat le plus frappant, c’est la tristesse qui régnait dans la cours. C’est en effet une maison où la joie de vivre a visiblement disparu car la tristesse se lisait sur le visage des uns et des autres. Dans le salon dont la porte était fermée la famille du défunt regroupée recevait les invités qui sont venus les soutenir. Parmi lesdits invités, l’on compte les ministres, les députés, les hommes d’affaires, le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, les présidents d’institutions, etc. Si certains sous le coup de l’émotion n’ont pas souhaité s’exprimer, d’autres ont accepté faire le témoignage de l’illustre disparu.
Bibia Sangaré, directeur général du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO)
Tous ceux qui ont côtoyé Salifou Diallo reconnaissent que c’est un homme de conviction, un homme qui aimait son pays profondément. C’est quelqu’un qui est toujours prêt à mettre toute son énergie dans toute chose qui apportera un plus à son pays. Tout le monde y compris lui-même savait qu’il avait une santé fragile. Personnellement je l’ai conseillé plusieurs fois de se ménager un tout petit peu. Même avant son voyage pour la France, ont s’est vu, et je lui ai fait comprendre de faire attention car il mettait trop son corps à l’épreuve car il revenait d’une tournée ; il m’a rassuré qu’il partait faire un ketch up santé et qu’il allait profiter pour se reposer. Etant du milieu de la santé je sais que lorsque le corps humain est soumis à un certain rythme à partir d’un certain âge ce n’est pas toujours bon. Moi je ne savais pas que c’était la dernière fois que je le voyais. Il faut reconnaitre que c’est un homme de conviction. Qu’on l’aime ou pas, c’est quelqu’un qui n’était pas hypocrite. Avec lui les choses sont toujours claires. Quelque soit ce que tout être humain fait sur cette terre, il y en a qui auront toujours à dire quelque chose. Nous sommes tous des humains, nous avons nos défauts et nos qualités ; Salif également avait ses défauts et ses qualités. Il a l’habitude de dire des vérités qui dérangeaient, et qui ne sont pas souvent comprises par certaines personnes. Je reconnais en lui quelqu’un qui est franc, qui dit ce qu’il pense sans arrière pensée. Qu’on le veuille ou pas, c’est quelqu’un qui aura fait beaucoup pour le pays et je pense que nous devons nous incliner en sa mémoire et lui rendre hommage.
Somanogo Koutou, ministre des Ressources animales et Halieutiques
J’aimerais m’incliner devant la dépouille de ce grand homme. Salifou Diallo, est quelqu’un que j’ai connu depuis l’université. Il est vrai que nous étions d’obédiences différentes, il me respectait et je respectais ses positions. Il faut le reconnaitre, c’est un homme de conviction, c’est un battant, c’est quelqu’un qui n’a pas peur d’exprimer ses idées. C’est quelqu’un également qui écoute les autres et dans ce sens nous sommes arrivés à une alliance au niveau de la majorité. Je vous dirai simplement que c’est quelqu’un qui est convaincu de ce qu’il fait et quand il dit quelque chose, il le fait. Politiquement c’est un mastodonte comme on le dit souvent. Il s’en est allé aujourd’hui les armes à la main après avoir combattu jusqu’à la fin. Nous le savions bien affaibli, malgré tout, il avait la suite de ses idées. Il est décédé et c’est une perte pour toute la Nation, une perte pour toute la classe politique burkinabè à savoir l’opposition comme la majorité. Nous ne pouvons que lui souhaiter de reposer en paix et que ce qu’il a entrepris comme action puisse perdurer et que ceux qui sont vivants fassent en sorte que ses idées puissent progresser et pouvoir se concrétiser.
Souleymane Soulama, ministre des Transports de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière
Je n’ai pas simplement côtoyé le président de l’Assemblée nationale, il était véritablement un grand ami, un grand frère pour moi. Politiquement nous avons travaillé énormément depuis de nombreuses années. Entant qu’ainé, il a fait beaucoup pour moi et je ne saurais l’oublier. Comme certains l’ont dit avant moi, c’est un baobab qui est parti et nous implorons Dieu pour qu’il puisse se reposer en paix, et qu’il garde notre pays en paix afin que nous puissions avancer dans le développement. C’est un grand homme qui a fait beaucoup pour ce pays, et nous espérons que de nombreux hommes politiques suivront ses pas pour le bien être, le bonheur de notre très cher le Burkina Faso.
Mathieu Ouédraogo, député MMP
En réalité je suis de la famille du défunt président Dr. Salifou Diallo. Nous avons fait beaucoup de choses ensemble, nous avons grandi ensemble, nous sommes des confidents l’un pour l’autre. Si je vous donne ces détails c’est pour faire comprendre qu’on était vraiment très proche tous les deux. Mais avant de commencer mon témoignage sur la personne, je voudrais au nom de la famille saluer l’acte de solidarité constaté depuis le décès du président. En tant que frère je voudrais laisser le côté politique de l’homme car beaucoup ont déjà fait des témoignages allant dans le sens de son engagement, de son courage, de ses initiatives, de sa clairvoyance. J’aimerais plutôt m’attarder sur son côté social qui n’est pas très connu ou qui est souvent oublié. En réalité, Dr. Salifou Diallo est très sensible à la souffrance de l’être humain. Aujourd’hui, il serait difficile de dresser la liste de ceux que Salif a aidés que ce soit au Burkina Faso ou hors de nos frontières, car elle est très longue. Son aide ne se limite pas à sa famille, mais aussi à ses adversaires politiques. Contrairement à ce que l’on peut penser de lui c’est un homme atypique. Sur le plan politique on le considère comme un fauve. C’est vrai car s’il veut attaquer il le fait et il se donne les moyens de le faire ; sans taper au dessus de la ceinture. Il vient à visage découvert et te prévient même à l’avance. Sur le plan social ce qu’il a fait est énorme et il est louable. Malheureusement les gens en ont abusé. Les gens ont profité de lui, beaucoup ce sont rapprochés de lui non pas avec sincérité mais dans le souci de profiter de lui car il est généreux et il aide tous ceux qui sont dans le besoin sans distinction aucune. C’est un de ses aspects que les gens ignorent. Un autre aspect de Salif est que c’était quelqu’un qui aime son pays, qui est panafricaniste. Il a une bonne lecture des différentes situations. C’est quelqu’un qui était engagé, quelqu’un qui s’est battu pour son pays et qui est mort les armes à la main. A mon humble avis, le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre, c’est de prendre courage et de continuer ce qu’il a fait de bien et corriger ce qu’il a fait de mal car vous n’ignorer pas que personne n’est parfaite sur cette terre. C’est simplement quelqu’un qu’on ne peut pas remplacer car il était au dessus du lot. Je vous assure que je ne pourrai pas faire un témoignage complet de mon frère car il y a beaucoup à dire en ce qui le concerne.
Thierry AGBODJAN