Fermeture de la Maison des jeunes, de la culture et des associations : La population de Nonghin veut éviter le pire
La Maison des jeunes, de la culture et des associations (MJCA) a convié la population de Nonghin et ses environs à une rencontre d’échange le mercredi 18 janvier 2017. La rencontre qui a eu lieu au centre qui abrite la MJCA a été l’occasion pour les administrateurs d’informer la population d’une probable fermeture dudit centre.
C’est plus de 100 millions de francs CFA investis dans la construction du centre qui abrite la Maison des jeunes, de la culture et des associations (MJCA) qui risquent de partir en fumée si jamais le centre venait à être démoli. C’est ce coût multiplié par trois que risque de perdre le Burkina Faso si jamais une solution n’est pas trouvée au problème qui se pose. Il faut dire que les administrateurs de la MJCA sont confrontés à un dilemme qu’ils ont décidé de partager avec l’ensemble de la population de Nonghin et ses environs car « c’est un problème qui concerne toute la population » si on en croit la fondatrice de ladite maison, Yasmina El Alaoui Badolo. Selon ses explications, la MJCA est un centre qui offre un cadre de formation, d’alphabétisation, de divertissement, d’éducation physique et sportive, d’étude, d’approvisionnement en eau potable, etc. à la population de Nonghin. Malheureusement regrette-elle, ledit centre risque d’être fermé définitivement suite à une décision de justice. D’après elle, c’est depuis 2005 que des bonnes volontés ont émis le désir de doter le quartier de Nonghin d’un centre socio-éducatif, qui a été matérialisé par la création de la Maison des jeunes, de la culture et des associations. Ladite association selon elle s’est adressée à la mairie de Boulmiougou la même année qui a trouvé l’idée séduisante et qui lui a donné le terrain qui abrite le centre aujourd’hui. Afin de se mettre en règle vis-à-vis de la loi, l’association a procédé à toutes les démarches pour se procurer les papiers qui lui donnent le droit de rendre le terrain viable en 2011, ce qui, d’ailleurs, a été un succès selon ses dires. Elle confie que la même année une tierce personne dont elle a préféré ne pas dévoiler le nom, portait un intérêt pour le même lotissement. Cette dernière d’après elle a traduit en justice en 2013 la mairie de Boulmiougou. Cette action a conduit à l’annulation de l’arrêté d’attribution. N’ayant pas été informé de cette poursuite judiciaire, ce n’est qu’après le procès que la MJCA a pris connaissance de la décision de justice ce qui ne l’a pas empêché de faire appel, a confié la fondatrice de l’association. Malheureusement regrette-elle, le centre a perdu l’appel en février 2016. Sans baisser les bras pour autant, il a porté l’affaire devant le Conseil d’Etat qui a pour tâche de la trancher selon ses explications. Le problème qui se pose est que la décision du Conseil d’Etat peut prendre deux ou trois ans avant d’être rendue alors que les bailleurs de fonds, menacent de mettre fin au financement du projet en fin décembre si une solution n’est pas trouvée. Après négociation, ils ont donné un délai butoir en fin janvier. Si cela devait arriver, c’est le centre qui sera fermé, et 10 ans de dur labeur qui n’auront servi à rien, selon la fondatrice. Ce sont également des femmes qui ne seront plus alphabétisées ; tous les habitants de Nonghin et d’ailleurs qui n’auront plus accès aux formations, au château d’eau, à la bibliothèque, à la ludothèque, au centre ; en bref c’est tout un quartier qui perd son activité, ont confié certains résidents du quartier.
Un règlement à l’amiable
Afin d’éviter ce cauchemar, Yasmina El Alaoui Badolo a souhaité qu’un terrain d’entente soit trouvé pour que ledit centre ne soit pas fermé. Elle a invité les autorités municipales à trouver un autre terrain à la plaignante. Déjà, l’association a entrepris des démarches auprès des autorités compétentes. Elle sera reçue en audience par le maire central, par le Premier ministre et le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat.
La population quant à elle, a décidé d’organiser une marche le dimanche 22 janvier 2016 afin de partager avec les autorités burkinabè leur cri du cœur.
Par Alex SAWADOGO