Procès putsch manqué : Le lieutenant Kolamba Limon crie à un harcèlement

L’interrogatoire du lieutenant Kolamba Limon débuté le vendredi dernier s’est poursuivi ce lundi 10 septembre 2018. L’ex-chef de cabinet du ministre de la Défense au moment des faits, est accusé d’être une taupe du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), pour avoir échangé des messages avec le capitaine Oussène Zoumbri. L’accusé a réfuté l’expertise faite par l’expert en sécurité informatique Younoussa Sanfo tout en criant à un harcèlement.

Il n’y a pas grande chose à tirer de l’interrogatoire du lieutenant Kolamba Limon de ce lundi 10 septembre 2018. Les questions posées à l’accusé ont tourné des échanges de messages qu’il y a eu entre lui et le capitaine Oussène Zoumbri du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Il faut rappeler que le vendredi 7 septembre à la barre, l’ex-chef de cabinet du ministre de la Défense au moment des faits, confronté à l’expertise faite par l’expert en sécurité informatique Younoussa Sanfo ; s’il reconnait être l’auteur de quelques messages envoyés au capitaine de l’ex-RSP, il a par contre battu en touche certains qui ressortent également de l’expertise du téléphone du capitaine, que le parquetier a pris le soin de porter à sa connaissance. Il est resté campé sur cette position et crie d’ailleurs à un harcèlement. Accusé d’être une taupe pour l’ex-RSP en fournissant des informations confidentielles au capitaine Oussène Zoumbri il va réfuter cette accusation en déclarant : « je n’ai pas communiqué des informations confidentielles au capitaine ». Selon ses dires, le capitaine qu’il dit connaitre depuis longtemps était inquiet, il lui a posé une question et lui n’a fait que le rassurer. Il explique lui avoir dit que l’armée ne va pas s’affronter. Face donc à l’insistance du procureur sur les messages envoyés au récepteur, le lieutenant va déclarer qu’il ne va pas répondre aux questions.
S’il a confié ne pas remettre en cause le procès-verbal établi lors de son audition devant le juge d’instruction, il déclare remettre par contre en cause le rapport de l’expertise prétexte qu’il a été tripatouillé et fabriqué de toute pièce contre sa personne. Sa position ne va pas convaincre le procureur militaire qui va lui demander à savoir s’il y a un problème particulier entre lui et l’expert. Le prévenu va confier ne l’avoir jamais vu et ne le connaissait même pas. S’il avait expliqué à la barre que, ses déboires judiciaires font suite à son refus de viser un marché public entre l’expert en sécurité informatique Younoussa Sanfo et la justice militaire, qui selon lui, ne respectait pas les normes, il va revenir sur cette explication en d’autres termes. Le parquet militaire ne voyant pas de lien entre l’inculpation du lieutenant et son refus de viser le marché public dont il parle, le procureur militaire lui posera la question suivante : « mon lieutenant, il y a-t-il un lien entre le marché public, les amalgames dont vous avez fait cas et votre inculpation ? ». Il répondra être convaincu qu’il y a un lien.
Pour le parquet, Limon est une véritable taupe au sein du ministère de la défense. Selon les explications du procureur militaire, il a envoyé des informations au capitaine Zombri dans le but d’assoir le CND. Il va indiquer que c’est quand le prévenu a compris que le navire tanguait, qu’il a tenté de changer de bord ; ce qui va lui valoir une décoration. Malheureusement souligne-t-il, l’expertise téléphonique va montrer qu’il est impliqué.

Les observations du conseil de l’accusé

Selon Me Sombié, le rapport de l’expert Younoussa Sanfo ne peut être une preuve pour incriminer son client car à l’entendre, il manque beaucoup d’éléments importants. « Le rapport n’indique pas le lieu où se trouvait le lieutenant Limon lorsqu’il échangeait avec son interlocuteur », s’est-il justifié. C’est pourquoi, il a souhaité que le président du tribunal ne tienne pas rigueur pour ce dernier qui, au début des événements est resté à son bureau au ministère de la Défense et a contribué à l’échec du coup d’Etat. Ainsi donc pour l’avocat, c’est ce qui a valu à son client une distinction (décoration) de la part de ses supérieurs. Contrairement à Me Séraphin Somé des parties civiles, il a laissé entendre que l’officier militaire a réussi la prouesse de nous éloigner du vrai sujet. « Depuis ce matin, il ne fait que évoquer des affaires de marché public et la conformité des honoraires de l’expert », s’est indigné l’avocat. Par conséquent, il a demandé au tribunal de mettre fin à ce qu’il qualifiera de récréation. Par ailleurs, il mentionne que le lieutenant Jacques Limon et son conseil Me Mamadou Sombié sont en train d’instaurer la terreur dans la salle d’audience et cela n’est pas acceptable pour les avocats des parties civiles.
Enfin, l’auxiliaire de justice se dit persuadé que les actes de complicité établis contre l’ex- gérant du courrier confidentiel au MDNAC, entendez ministère de la Défense nationale et des anciens combattants sont avérés.

Thierry AGBODJAN

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